Allemagne : des accusations d’antisémitisme à la foire Documenta font scandale

Une pancarte « Contre tous les antisémitismes » à l'occasion d'une manifestation devant le musée Fridericianum de Cassel, qui accueille la 15e édition de la documenta.
Une pancarte « Contre tous les antisémitismes » à l'occasion d'une manifestation devant le musée Fridericianum de Cassel, qui accueille la 15e édition de la documenta.

Voici une polémique dont la Documenta, une exposition d'art moderne et contemporain qui se tient tous les cinq ans à Cassel, dans le Land de Hesse, ce serait certainement bien passé. Premier scandale : le collectif d'artistes indonésiens Ruangrupa, fondé en 2000 à Jakarta et chargé cette année de la direction artistique, n'a invité aucun Israélien parmi les 1 500 artistes qui exposeront jusqu'au 26 septembre. Difficile de faire croire qu'il s'agit là d'une omission involontaire et non d'un boycott décidé en toute conscience : il n'est un secret pour personne que Ruangrupa sympathise avec le BDS, le mouvement propalestinien créé en 2015 qui appelle à travers le monde au « boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ». En 2019, le Bundestag, le Parlement allemand, avait pris ses distances vis-à-vis du BDS et jugé ses méthodes et son argumentation antisémites.

En outre, plusieurs œuvres palestiniennes exposées à la Documenta condamnent sans équivoque l'occupation israélienne des territoires palestiniens. Le collage « Gaza-Guernica » de l'artiste palestinien Mohammed Al Hawajri établit un parallèle entre la Luftwaffe qui, en 1937, bombarda la petite ville espagnole et les unités anti-terreur de l'armée israélienne aujourd'hui. Un autre tableau montre Les Moissonneurs de Van Gogh sur le point d'être attaqués par une unité de combat de l'armée israélienne.

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