Ali al-Sistani, cet ayatollah qui serre la main du pape François

Dans le domaine du religieux, c'est un peu la rencontre de deux monstres sacrés. Avec d'un côté le chef de la communauté chiite en Irak, l'ayatollah Ali al-Sistani, qui jusqu'ici avait toujours refusé de rencontrer les chefs d'État, et de l'autre le pape François, accueilli par son hôte dans sa modeste maison de Nadjaf, la ville sainte du sud du pays. À 90 ans, ce descendant du prophète reconnaissable à son turban noir est un acteur incontournable de la scène irakienne depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

Un Iranien libre et un fervant opposant de l'Etat islamique

Né en Iran à Mashhad, il est arrivé à 21 ans en Irak, où il s'installe définitivement en 1961. Réduit au silence sous l'ère Saddam – il était quasiment assigné à résidence – Sistani s'impose après la capture du dictateur par les Américains comme une sorte d'arbitre de la transition. Il s'oppose à la coalition, exhorte les Irakiens à aller voter. Sistani ne sort quasiment jamais de chez lui mais reçoit beaucoup, et ses fatwas sont redoutées par le pouvoir en place tant sa capacité à mobiliser les foules est grande.

En 2014, il s'adresse à la population irakienne sans distinction ethnique ou religieuse l'invitant à prendre les armes contre Daech. Plus tard, il pousse de toutes ses forces au départ du Premier ministre Nouri al-Maliki. Bien qu'Iranien lui-même, il prend des libertés avec Téhéran et refuse d'en être le porte-parole. Préférant être celui de tous les chiites irakiens.


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