En Algérie, les violents incendies ont provoqué la mort de 34 personnes, dont 10 militaires

ALGÉRIE - Le bilan s’alourdit encore. Lors des violents incendies toujours en cours dans le nord-est de l’Algérie et survenus dans la nuit de dimanche à lundi, le bilan est désormais de 34 personnes décédées, dont dix militaires, selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur ce lundi 24 juillet au soir.

Un précédent bilan faisait état de 15 morts et 26 blessés suite à ces incendies qui ont touché une quinzaine de wilayas (préfectures) du nord-est du pays. « Jusqu’à ce matin 8 h 30 (07 h 30 GMT), sur 97 incendies déclarés, il n’en reste que 15 », dont deux à Béjaïa, la wilaya la plus affectée par ces feux, a indiqué ce mardi le chargé de l’Information de la Protection civile, Karim Belhafsi, à la télévision nationale.

Selon lui, le ministère de l’Intérieur devrait publier prochainement un communiqué pour annoncer « l’extinction totale de tous les incendies ». Les feux ont touché de nombreuses préfectures, surtout celles de Bouira, Jijel et Béjaïa, des zones déjà concernées ces deux dernières années par de graves incendies dans lesquels avaient péri près de 130 personnes.

En Tunisie voisine, dans la zone frontalière de Tabarka, dans le Nord-Ouest, de graves incendies ont également repris lundi près d’une région déjà ravagée par les flammes la semaine précédente. Une équipe de l’AFP a pu constater d’importants dégâts à la hauteur de Nefza, à 150 km à l’ouest de Tunis, où des hélicoptères et des bombardiers d’eau Canadair sont intervenus.

« Environ 300 habitants du village de Melloula ont été évacués par voie maritime » par mesure de précaution face aux fortes rafales de vent attisant les incendies, selon Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la garde nationale tunisienne, qui a également évoqué de nombreux départs par voie terrestre.

« Ils ont été transférés dans des centres d’accueil à Tabarka ou hébergés chez des proches », a précisé à l’AFP Moez Triaa, porte-parole de la Protection civile.

Entre dimanche et lundi, l’Algérie avait enregistré 97 départs de feux dans 16 préfectures. Poussés par des vents très forts, ils ont atteint des zones d’habitations dans les trois préfectures les plus touchées où 1 500 personnes menacées par les flammes ont été évacuées, selon le ministère.

Jusqu’à 48 degrés lundi en pleine canicule

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a adressé ses condoléances aux familles en évoquant des « victimes civiles » mais aussi « militaires », alors que des images de médias locaux commencent à montrer des champs et des zones boisées en feu, des voitures calcinées et des devantures de magasins réduites en cendre dans des villages entièrement détruits par les flammes.

Il faut dire que l’Algérie fait face à une canicule intense dans certaines régions touchées, avec des pics de températures à 48 degrés lundi, qui contribuent à assécher la végétation, la rendant plus vulnérable aux départs de feux. En Tunisie, les températures ont atteint 49 degrés.

Quelque 8 000 agents de la protection civile et 525 camions étaient toujours à pied d’œuvre lundi soir dans 11 wilayas, où des incendies qui ont ravagé des forêts, des maquis et des champs étaient encore en cours selon les autorités.

Des avions et hélicoptères anti-incendie affrétés récemment ainsi qu’un bombardier à grande capacité de type B.E 200 sont intervenus pour larguer de l’eau sur les feux. Le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs appelé les citoyens à « éviter les zones touchées et à utiliser les numéros verts mis à disposition pour effectuer tout signalement » d’incendie.

Le procureur général de Bejaïa a ordonné, selon un communiqué, l’ouverture d’enquêtes préliminaires pour déterminer les causes des incendies et identifier d’éventuels auteurs.

Chaque été, le nord et l’est de l’Algérie sont frappés par des feux de forêt, de maquis et de récoltes, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules.

En août 2022, de gigantesques incendies avaient fait 37 morts dans la région d’El Tarf, dans le Nord-Est. L’été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies, où plus de 90 personnes avaient péri dans des feux ayant dévasté le nord, en particulier la Kabylie.

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