Algérie : trois ans de prison requis contre Karim Tabbou, figure du hirak

Des manifestants portent le portrait de Karim Tabbou, accusé d'atteinte au moral de l'armée, en janvier 2020.
Des manifestants portent le portrait de Karim Tabbou, accusé d'atteinte au moral de l'armée, en janvier 2020.

C'est pour avoir tenu des déclarations critiques envers l'armée, et le régime alors en place, au cours d'un meeting de mai 2019 à Kherrata que Karim Tabbou, figure centrale du mouvement de contestation né en février 2019 qui a abouti à la démission de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, est aujourd'hui face à la justice. Il est accusé d'avoir porté « atteinte au moral de l'armée ».

Son procès avait été déjà repoussé à de nombreuses reprises depuis début avril en raison de l'épidémie de coronavirus. Il s'est finalement ouvert, lundi 30 novembre devant le tribunal de Koléa, près d'Alger. Et le parquet algérien a requis une lourde peine de trois ans d'emprisonnement à son encontre, a annoncé un de ses avocats. « Le procureur a réclamé trois ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars (650 euros) à l'encontre de l'opposant », a précisé Me Zoubida Assoul sur sa page Facebook.

Le verdict sera prononcé le 7 décembre.

Âgé de 47 ans, Karim Tabbou, qui comparaissait libre, a été arrêté le 26 septembre 2019, puis emprisonné pendant neuf mois, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle le 2 juillet dernier.

Dans une autre affaire, l'opposant avait été condamné en appel le 24 mars à un an de prison ferme pour « atteinte à l'intégrité du territoire national », en raison d'une vidéo parue sur la page Facebook de son parti dans laquelle il critiquait l'intrusion de l'armée dans les affaires politiques.

Les journalistes ont finalement été autorisés à accéd [...] Lire la suite