Algérie : décès de Khaled Nezzar, ou le crépuscule des derniers « janviéristes »

Général à la retraite, Khaled Nezzar est soupçonné d'avoir approuvé et coordonné des tortures durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, quand il était ministre de la Défense.  - Credit:Toufik Doudou/AP/SIPA
Général à la retraite, Khaled Nezzar est soupçonné d'avoir approuvé et coordonné des tortures durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, quand il était ministre de la Défense. - Credit:Toufik Doudou/AP/SIPA

Des maquis algériens de la guerre d'indépendance aux fracas de la guerre au Sinaï, des plus hautes sphères du commandement politico-militaire aux couloirs de la justice suisse, la vie de l'ex-général-major Khaled Nezzar, décédé le 29 décembre, épouse parfaitement crises et turpitudes de l'histoire algérienne contemporaine.

Déserteur de l'armée française en 1958, après des passages dans plusieurs écoles de guerre en France, le jeune Nezzar gravit vite les échelons dans l'Armée de libération nationale (ALN, bras armé du FLN) et de l'Armée nationale populaire (ANP) de l'après-indépendance. Il participera, dans le cadre de l'aide arabe à Nasser, à la « guerre d'usure » au Sinaï entre Israël et l'Égypte après la défaite arabe de 1967. Expérience qu'il racontera dans un ouvrage, Sur le front égyptien : la 2e brigade portée algérienne, 1968-1969.

Le front marocain

De retour en Algérie, c'est un autre front qui l'attend. Après avoir formé les tout premiers parachutistes algériens, il est envoyé à Paris pour suivre, en 1975, une formation à l'École supérieure de la guerre. Études interrompues par son rappel en Algérie pour commander les troupes à Tindouf, dans cette zone désertique et peu hospitalière, frontalière du Maroc, alors que les tensions, notamment militaires, s'accentuent entre les deux voisins à cause du Sahara occidental. Il passera sept ans dans ce front aride dans les bunkers qui font face aux frères ennemis marocains. À l'arrivée du nouveau président Ch [...] Lire la suite