Alep : «En prenant la première photo de mon nouveau-né, je l'ai imaginé sous les décombres»

Des Casques blancs à la recherche de survivants après le bombardement d'immeubles dans le quartier de Katerji à Alep, tenu par les rebelles, le 17 octobre.

«Libération» a choisi de donner régulièrement la parole aux habitants d’Alep. Ils racontent leur quotidien dans une Syrie enlisée dans une guerre sans fin. Aujourd’hui, Abou Taym al-Halabi, photoreporter de 22 ans.

«Je travaille pour plusieurs agences de presse locales à Alep et je n’ai pas arrêté ces derniers temps. Dès qu’il y a un bombardement, j’enfourche ma mobylette et je me précipite sur les lieux. Je prends en photo et en vidéo les destructions et accompagne les secours. La semaine dernière, je venais de passer plusieurs heures dans le quartier de Katerji où un bombardement terrible a fait 28 morts. Pendant que je tournais les images des femmes et des enfants coincés sous les décombres, je ne pouvais m’empêcher de penser à ma femme qui était sur le point d’accoucher.

«Deux jours après, quand j’ai reçu sur mon portable le message disant que mon fils était né, j’ai couru à la maison pour le voir. J’ai vu mon superbe bébé entier et en bonne santé dans les bras de sa mère. Avant de les embrasser tous les deux, j’ai sorti machinalement mon appareil et pris les premières photos. Là encore, j’ai imaginé retrouver un jour mon nouveau-né sous les décombres : Taym en train d’être extrait de sous les pierres après un bombardement. Mais j’ai vite chassé l’image de ma tête en remettant mon sort à Dieu.»

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