Alcool : un médicament pour effacer les effets de l'ivresse ?

Traiter des souris avec une hormone de croissance du foie leur permet de récupérer plus rapidement leurs capacités, ce qui pourrait être très utile pour traiter les patients avec une intoxication alcoolique aiguë.

Pourra-t-on un jour boire de l’alcool sans se soucier du risque de coma éthylique ? Peut-être bien, selon une étude de l’Université Southwestern à Dallas, aux États-Unis, parue le 7 mars 2023 dans la revue Cell Metabolism. Les auteurs y montrent que les souris traitées avec une hormone récupèrent plus rapidement leur capacité à se mettre debout et à faire de l’exercice après avoir ingéré une grande dose d’alcool. Cependant, seuls les effets de l’ébriété seraient réduits et pas les conséquences de l’alcool sur la santé, tels que les troubles du rythme cardiaque et le risque accru de cancer, qui causent près de 40.000 décès en France chaque année.

Une hormone qui nous protège des effets de l’alcool

L’hormone en question est une hormone de croissance, produite essentiellement dans le foie et nommée FGF21 (pour Fibroblast growth factor 21 en anglais). Cette hormone est générée suite à plusieurs stress métaboliques, notamment l’ingestion de boissons alcoolisées, et agirait directement sur le cerveau pour nous protéger des effets de l’alcool. C’est elle par exemple qui nous donne envie de nous hydrater après avoir bu trop d’alcool. Les chercheurs ont observé aussi que cette hormone serait essentielle pour bien récupérer après une soirée trop arrosée. En effet, des souris modifiées génétiquement pour ne plus produire cette hormone prenaient environ une heure et demie de plus que des souris normales pour parvenir à se remettre debout après une forte dose d’alcool (5 g/kg, équivalent au volume nécessaire pour entrainer une perte de conscience chez l’humain).

Un effet direct sur le cerveau

Pourtant, FGF21 n’agit pas directement sur l’alcool ni sur notre capacité à le dégrader : il n’y avait aucune différence entre les souris mutées et les souris normales sur la vitesse d’élimination de l’alcool dans le sang ni dans le cerveau. L’hormone de croissance agirait plutôt directement sur le cerveau pour accélérer l’éveil après un coma éthylique. Cette hormone protégerait donc uniqu[...]

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