Albert Renger-Patzsch, par la force des «Choses»

Au Jeu de paume, la rétrospective consacrée au photographe allemand, représentant de la Nouvelle Objectivité, démontre la rigueur de son travail stylistique sur la nature et les objets, cadrés en plans serrés.

Dans le face-à-face entre le serpent et le photographe, Albert Renger-Patzsch cadre au plus près la cuirasse de l’animal à sang froid. L’œil de la bête - une couleuvre - est aux aguets. Cette impressionnante photographie, prise en 1925, concentre à elle seule l’approche du photographe allemand auquel le Jeu de paume consacre une rétrospective. Ce qui intéresse Albert Renger-Patzsch va au-delà de l’animalité du reptile. L’organisation parfaite de l’armure d’écailles, leur forme semblable à des lames de sagaies, leur répétition à l’infini, leur perfection même sont une source de fascination. D’autant plus grande que le photographe retrouve ce type de logique et de structure dans les végétaux. Voire dans les objets industrialisés. Albert Renger-Patzsch a immortalisé dans l’entre-deux-guerres tout un nouveau monde en train d’éclore en Allemagne. Et ce monde nouveau court à sa perte à marche forcée. Est-ce pour cela que son œuvre photographique, déployée au Jeu de paume sur plus de quarante années, hypnotise ?

Ecume. La rétrospective de 154 clichés débute avec des plantes : orchidées, agave, gueule-de-tigre, dont les pétales et sépales forment des pics et les taches des camouflages. Renger-Patzsch, jeune photographe prometteur, les cadre en très gros plan. Et ce cadrage serré devient sa signature. Au début des années 20, Albert Renger-Patzsch, né en 1897 à Wurtzbourg et formé aux techniques photographiques dès ses 14 ans, également spécialisé en chimie, a perdu ses deux frères aînés dans la guerre, ce qui a conduit son père au suicide. Devenu photographe professionnel, il réalise ces séries avec la conviction que la nature forme un modèle. Il la représente avec objectivité et réalisme. En 1928 paraît son best-seller, Die Welt ist schön(Le monde est beau). Ce livre (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Le style Chaissac à la souche
Elsa & Johanna, avatars à tire d’elles
PRIVACY de Warme Winkel Grande Halle de la Villette, les 21 et 22 novembre
FILMS DE THÉÂTRE, INA
COMPASSION, L’HISTOIRE DE LA MITRAILLETTE de Milo Rau, Grande Halle de la Villette, du 7 au 11 novembre