Alaphilippe sur le Tour de France? Malgré la volonté de Lefévère, le non l'emporte largement

Pas pusillanime Patrick Lefévère. Après avoir indélicatement critiqué Julian Alaphilippe tout au long de l'hiver, le manager général de la formation soudal Quick-Step se verrait bien finalement l'emmener dans ses valises lors du prochain Tour de France pour être avec Mikel Landa, le lieutenant de Remco Evenepoel. "Aucune décision n'est encore prise, Dieu seul sait si Julian y sera", fait savoir l'expérimenté sorcier Belge à RMC Sport, mais entre les lignes, il est aisé de comprendre qu'il n'attend que le feu vert de son coureur.

Sauf que cela a toujours été assez clair depuis le début de la saison dans l'esprit du Fraçais, s'aligner sur le Tour d'Italie en mai, qui plus est avec l'énergie débauchée pour aller chercher une victoire d'étape, ne supposait pas pour lui de devoir pédaler dans la foulée sur les routes du Tour de France. "Je pense que ce sera beaucoup, c'est prévu comme ça depuis longtemps", expliquait au printemps juste avant le Tour des Flandres, le Montluçonnais dans un entretien accordé à RMC Sport.

"Il est assez adulte pour décider, je ne vais pas l'obliger à venir"

Deux mois plus tard, malgré les appels du pied de Lefévère et en dépit d'une forme et d'un moral retrouvés sur le Giro, il semblerait que les plans de Julian Alaphilippe n'aient pas changé. D'autant qu'après une fracture à la jambe avec laquelle il a couru toute la saison des classiques, l'homme aux 15 jours en jaune sur les routes du Tour de France a aussi dû composer avec une bronchite en fin de Tour d'Italie.

Il s'est depuis pas mal reposé mais sa décision penche quand même vers une non-participation à la Grande Boucle qui s'élancera de Florence en Italie le 29 juin. Même le leader Belge de Soudal Quick Step, Remco Evenepoel qui aurait beaucoup aimé l'avoir à ses côtés ne peut que s'incliner: "Il est assez pro et adulte pour savoir ce qu'il veut, je ne vais pas l'obliger à venir. Je respecte le choix qu'il fera."

Objectif majeur de l'été: les JO

Un choix qui dépendra aussi d'une éventuelle participation aux Jeux olympiques de Paris en août. Le sélectionneur Thomas Voeckler annoncera sa liste le 8 juillet prochain, mais il est certain, au vu notamment des très bonnes relations qu'entretiennent depuis de nombreuses années les deux hommes, que Julian Alaphilippe sera prévenu bien en amont des intentions du boss des bleus. Et s'il est dans la liste de Voeckler, hypothèse hautement probable en l'état selon nos informations, il sera largement préférable pour lui de ne pas faire le Tour afin de se préparer idéalement en vue de cet objectif olympique qui l'a toujours animé.

Dans le cas contraire, "pourquoi pas participer au Tour, il aura la forme pour le faire" explique-t-on dans son entourage. La question en suspens restant de savoir avec quel rôle exact. 100% dévoué à Evenepoel? Ou en électron libre? Des discussions doivent avoir lieu dans les prochains jours entre le clan Alaphilippe et le staff de la Soudal Quick Step pour prendre une décision définitive. S'il n'est pas aligné sur le Tour, le champion français partira en juillet en stage d'altitude à San Pellegrino, en Italie, pour entretenir ses talents retrouvés d'irrésistible puncheur en vue d'une fin deuxième partie de saison très excitante.

Double champion du monde en 2020 et 2021, Julian Alaphilippe est devenu, en levant les bras à Fano le 16 mai sur le Giro, le dixième français de l'histoire seulement à remporter au moins une étape sur chacun des trois grands Tours. Une médaille olympique lors de la course en ligne le 3 août serait la première pour un français depuis Arnaud Geyre à Melbourne en 1956. C'est une discussion qu'il a régulièrement avec son entourage. Certes il gagne moins qu'à sa grande époque, mais il veut désormais que chacun de ses succès soit marquant.

Article original publié sur RMC Sport