Alain Houpert se vante d'avoir "voté contre la dictature", il se fait reprendre de volée

Un montage d'Alain Houpert après son élection au Sénat en 2008 et des messages en réaction à son tweet. (Photo: JEFF PACHOUD / AFP)
Un montage d'Alain Houpert après son élection au Sénat en 2008 et des messages en réaction à son tweet. (Photo: JEFF PACHOUD / AFP)

POLITIQUE - L’Assemblée nationale a Martine Wonner, le Sénat Alain Houpert. À l’image de la députée du Bas-Rhin, le sénateur LR de la Côte d’Or fait partie de ces élus qui gravitent dans les sphères covido-sceptiques, au point de compter, comme l’ancienne marcheuse, parmi les cautions politiques du documentaire complotiste Hold-Up (dans sa version augmentée). Un parcours qui le conduit, naturellement, à s’opposer farouchement au pass sanitaire décidé par le gouvernement pour faire face au variant Delta.

Mais plus que l’objet de son vote à la Chambre Haute, c’est la façon dont il a exposé les choses sur son compte Twitter qui attire aujourd’hui l’attention. Dans le train qui le ramenait en Bourgogne ce dimanche 25 juillet, Alain Houpert s’est en effet dit “heureux” de rentrer chez lui “après avoir voté contre cette dictature qui ne dit pas son nom”.

Une comparaison avec un régime dictatorial qui détonne de la part d’un sénateur qui siège depuis 2008 au Palais du Luxembourg, d’autant qu’il n’est pas vraiment dans les habitudes des dictatures de laisser les opposants du pouvoir en place s’exprimer librement depuis leur place de train, possiblement acquise via le régime de prise en charge des frais de mandat dont ils jouissent.

En cumulant tant de contradictions, le tweet de l’élu de droite pouvait difficilement échapper aux railleries de la majorité. “C’est incroyable ces dictatures où l’on peut voter, voter contre le pouvoir en place, le dénoncer publiquement. Tout ça parce qu’un gouvernement encourage et prend en charge gratuitement la vaccination de tous sans distinction d’origine”, a ironisé Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM au Palais Bourbon. “Le roi de l’oxymore”, a commenté de son côté Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Contre-vérités en série

Au-delà des élus macronistes, de nombreux internautes ont répondu au sénateur sur le même ton, comme on peut le voir en cliquant sur ce lien. Pour rappel, Alain Houpert a plusieurs fois relayé des contre-vérités pour contester les mesures décidées par le gouvernement. Dans une interview au site controversé FranceSoir, l’élu bourguignon affirmait que les tests PCR réalisés en France seraient deux fois plus sensibles que ceux utilisés en Allemagne. Ce qui est faux. Alors que la perspective d’un vaccin contre le Covid-19 se précisait au mois de décembre, Alain Houpert flirtait avec la rhétorique “antivax” sur Twitter.

“Ma grand-mère disait que ‘ce qui est gratuit est toujours trop cher’, une manière paysanne de dire qu’il y toujours un prix à payer... quel sera le prix d’un vaccin gratuit? Celui de notre vie?”, s’interrogeait l’élu LR. Plus récemment, Alain Houpert applaudissait une étude de l’Institut Pasteur sur l’ivermectine qui “met en avant ses effets bénéfiques sur les formes graves du Covid-19, ces mêmes effets qui sont le prétexte à la vaccination obligatoire”. Problème, l’étude en question a été menée en “modèle animal”, sur 36 hamsters pour être précis. Pas assez pour en conclure, comme il l’affirmait, une efficacité démontrée sur l’homme.

À noter que, comme Martine Wonner, Alain Houpert est médecin de formation. Mais à la différence de la députée du Bas-Rhin, son groupe parlementaire semble parfaitement s’accommoder des ses propos.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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