Aide active à mourir : une grammaire française de la fin de vie

Un projet de loi qui ouvre bien la porte au suicide assisté et à l’euthanasie active.    - Credit:DR/SP
Un projet de loi qui ouvre bien la porte au suicide assisté et à l’euthanasie active. - Credit:DR/SP

On savait qu'Emmanuel Macron n'était pas très à l'aise avec l'idée d'ouvrir la possibilité d'une aide active à mourir. Un projet de loi était annoncé depuis longtemps puis sans cesse reporté jusqu'à ce printemps 2024 qui voit accoucher l'esquisse d'un modèle français de la fin de vie. Les grandes lignes du projet ont été présentées par le président de la République dans les quotidiens Libération et La Croix le 11 mars dernier et feront l'objet d'un débat parlementaire qui devrait assurément être riche et animé, sur un sujet aussi clivant que sensible, avant une promulgation à l'horizon 2025.

Il est incontestable que cette grande loi sociétale est attendue par une partie de la population qui plébiscite une aide active à mourirà l'instar de la Suisse ou de la Belgique qui accueillent chaque année des Français. Si cette loi annoncée sur la fin de vie ouvre une voie nouvelle vers l'aide active à mourir, elle ne se limite heureusement pas à cette possibilité et son premier volet consacré au développement des soins palliatifs revêt une importance toute particulière.

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