Ahmad al Faqi al Mahdi, l’intello des «crimes de pierre» condamné à neuf ans de prison

Le jihadiste malien présumé Ahmad Al Faqi Al Mahdi, le 22 août 2016 à La Haye

Le jihadiste malien a été reconnu coupable de la destruction de biens culturels par la Cour pénale internationale. Un verdict historique.

C'est un verdict historique. Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont condamné mardi à neuf ans de prison le jihadiste malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi, pour avoir détruit en 2012 des mausolées classés au patrimoine mondial de l’humanité à Tombouctou. Il a été reconnu coupable, étant donné «sa participation directe à de nombreux incidents et son rôle en tant que porte-parole pour justifier les attaques dans les médias».

C’est la première fois qu’un homme était jugé à La Haye exclusivement pour la destruction du patrimoine. Ahmad al Faqi al Mahdi, touareg de la tribu des Kel Ansar, avait rejoint l’organisation jihadiste Ansar ed-Dine lors de l’occupation du Nord-Mali en 2012 et n'était pas consiéré comme un soldat. C’est un intellectuel, diplômé de l’institut pédagogique de Tombouctou, fonctionnaire de l’Education nationale au moment où des groupes armés chassent l’Etat malien des villes de l’Azawad.

Il avait été nommé à la tête de la hisba, la brigade islamique des mœurs, qui a installé son siège dans la succursale de la banque BMS. A ce titre, il était en contact direct avec Iyad ag Ghaly, mais aussi avec les leaders d’Al-Qaeda au Maghreb islamique, notamment le sanguinaire Abdelhamid Abou Zeid (tué en février 2013). Abou Tourab organisait les patrouilles, traquait sans relâche les fumeurs de cigarette, les peaux féminines à l’air libre, les musiciens, les canettes de bière…

Très actif dans le tribunal islamique (sans en être juge officiel), il était régulièrement consulté sur des points religieux et exécutait parfois lui-même les sentences. Entre le 30 juin et le 11 juillet 2012, Abou Tourab a supervisé la démolition de neuf mausolées de Tombouctou, emblèmes de la «Ville des 333 saints». A coups de pioches, de burins et de houes, les jihadistes s'étaient employés à faire tomber les murs de terre crue des (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Israël: Shimon Peres «entre la vie et la mort»
Gabon: réinvesti, Bongo tente de tourner la page des violences post-électorales
Irak: au moins 17 morts dans des attentats à la bombe de l’EI à Bagdad
Mausolées de Tombouctou: un jihadiste malien condamné à neuf ans de prison par la CPI
Arabie Saoudite: pétition pour abolir le système de tutelle sur les femmes