Qui est Ahed Tamimi, militante de la cause palestinienne, arrêtée par Israël pour incitation au terrorisme

La jeune femme de 22 ans s’était fait connaître en 2017, lorsqu’elle avait giflé deux soldats israéliens avant d’être condamnée à de la prison. Elle vient d’être à nouveau arrêtée.

Ahed Tamimi ici en 2018 en Espagne, a été arrêtée par l’armée israélienne le 6 novembre 2023.
SOPA Images / LightRocket via Getty Images Ahed Tamimi ici en 2018 en Espagne, a été arrêtée par l’armée israélienne le 6 novembre 2023.

PROCHE ORIENT - Elle avait fait la « Une » de l’actualité en 2017, lorsqu’elle s’était rebellée à 16 ans contre des soldats israéliens. Ahed Tamimi, depuis devenue figure de la cause palestinienne dans le monde, a été arrêtée ce lundi 6 novembre lors d’un raid en Cisjordanie occupée, a annoncé Tsahal.

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« Ahed Tamimi, soupçonnée d’incitation à la violence et à des activités terroristes, a été appréhendée dans la ville de Nabi Saleh. Tamimi a été transférée aux forces de sécurité israéliennes pour un interrogatoire plus approfondi », a indiqué un porte-parole de l’armée à l’AFP. Elle a été arrêtée lors d’un raid « visant à appréhender des individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes et d’incitation à la haine », a-t-il ajouté.

Le journal israélien Haaretz évoque un message de menace qu’aurait posté Ahed Tamimi contre l’État hébreu sur les réseaux sociaux la semaine dernière et dans lequel elle menaçait les colons israéliens de massacre. « Ils l’accusent d’avoir publié un post qui incite à la violence mais Ahed ne l’a pas écrit », assure sa mère Narimane Tamimi à l’AFP.

« Il y a des dizaines de pages au nom d’Ahed et avec sa photo mais avec lesquels elle n’a aucun lien. Ahed, elle, quand elle essaye d’ouvrir un compte sur les réseaux sociaux, il est aussitôt bloqué », poursuit-elle. L’AFP n’a pas pu vérifier dans l’immédiat si ce compte appartient effectivement à Tamimi. Narimane a ajouté que son mari, Bassem al-Tamimi, a été arrêté le 20 octobre alors qu’il rentrait de voyage et, depuis, sa famille « n’a aucune nouvelle ».

8 mois de prison

Ahed Tamimi, qui vient d’une famille luttant contre l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens, s’était fait connaître dès le début des années 2010 en protestant elle aussi contre la présence de soldats israéliens en Cisjordanie. En 2012, une photographie d’elle le poing levé vers le visage d’un soldat, que vous pouvez voir ci-dessous, avait déjà été virale.

Ahed Tamimi le 2 novembre 2012.
ABBAS MOMANI / AFP Ahed Tamimi le 2 novembre 2012.

Quelques années plus tard, à 14 ans, elle avait été filmée en train de mordre un soldat israélien pour l’empêcher d’arrêter son petit frère, plaqué au sol et qui avait le bras dans le plâtre. Nouvelle rébellion en décembre 2017 : alors âgée de 16 ans, la jeune femme avait giflé deux soldats, leur demandant de quitter la cour du domicile familial.

Cette altercation avait eu lieu alors que son village était le théâtre de manifestations contre la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme la capitale d’Israël. La scène, filmée, avait été largement partagée sur internet et avait contribué à élargir sa popularité au-delà du Moyen-Orient. L’adolescente et sa mère avaient été arrêtées et finalement condamnées à 8 mois de prison.

Après avoir fêté ses 17 ans derrière les barreaux, Ahed Tamimi et sa mère avaient été libérées fin juillet 2018 et elles étaient retournées, suivies par des caméras du monde entier, dans leur petit village de Nabi Saleh en Cisjordanie occupée, où elles avaient été accueillies en héroïnes. Cette même année, la jeune fille a été invitée à la fête de l’Humanité.

Ces coups d’éclat ont fait d’elle une figure mondiale de la cause palestinienne et elle est à présent considérée par les Palestiniens comme un exemple de courage face à la répression israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Un portrait géant d’elle a d’ailleurs été peint sur le mur de séparation israélien en Cisjordanie occupée, dans le secteur de Bethléem.

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