Agriculture : « Les NGT sont un espoir pour le climat et une réponse à la crise agricole »
Jusqu'à la dernière heure, le vote a failli basculer alors que des manifestants anti-OGM furieux maintenaient la pression sur les eurodéputés, brandissant devant le Parlement européen des banderoles « No Science ! ».
Avec 307 voix pour, 263 contre et 41 abstentions, l'histoire s'est finalement écrite à une courte majorité : les nouvelles technologies de sélection variétale – dites NBT ou NGT –, autorisées presque partout dans le monde mais historiquement bannies sur le Vieux Continent, seront en partie exemptées des règles encadrant les organismes génétiquement modifiés (OGM). Leurs opposants, EELV en tête, s'alarment d'une potentielle apocalypse sanitaire, quand leurs partisans promettent des semences plus résistantes aux maladies et aux stress climatiques.
Rendues possibles grâce à la technologie des ciseaux moléculaires (Crispr-Cas9), inventée en 2012 par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier avec son homologue américaine Jennifer Doudna, ces techniques – nobélisées – d'édition du génome passionnent depuis des années le monde de la recherche, au point que plusieurs Prix Nobel ont récemment lancé un appel à l'Europe pour qu'elle cesse d'écouter les « lobbyistes anti-sciences » et se fie « enfin aux experts ».
L'outil Crispr-Cas9 permet, pour un coût dérisoire, d'éditer le génome d'une plante et de modifier avec précision le gène la rendant, par exemple, moins dépendante à l'eau, ou résistante à une maladie… Offrant ainsi un gain de temps considéra [...] Lire la suite