Agriculteurs : Pierre Niney dénonce « un malaise palpable » après les propos de Gérald Darmanin sur TF1

L’acteur, comme la gauche et les écologistes, n’a pas digéré les propos du ministre de l’Intérieur, au 20 heures de TF1 jeudi, sur la réponse policière au mouvement des agriculteurs.

Pierre Niney, ici lors du Festival de Cannes, le 28 mai 2022.
JULIE SEBADELHA / AFP Pierre Niney, ici lors du Festival de Cannes, le 28 mai 2022.

AGRICULTEURS - Alors que des annonces du Premier ministre sont attendues ce vendredi 26 janvier en fin d’après-midi, les agriculteurs continuent d’afficher leur détermination, amplifiant leurs actions partout en France et préparant notamment un blocage des axes majeurs menant à Paris.

Colère des agriculteurs : ce qu’impose le Pacte Vert européen, au centre des revendications des syndicats

Ce même jour, Pierre Niney, souvent prompt à commenter l’actualité sur ses réseaux sociaux, a fait part sur X (ex-Twitter) de son « malaise palpable » après l’interview de Gérald Darmanin jeudi soir sur TF1.

Au JT de 20 heures face à Gilles Bouleau, le ministre de l’Intérieur a déclaré que « les agriculteurs souffrent et ils ont le droit de revendiquer », ajoutant qu’« en tant que ministre de l’Intérieur et à la demande du président et du Premier ministre, je les laisse faire ».

« Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers et aux gendarmes ? Est-ce qu’ils mettent le feu aux bâtiments publics ? Ce n’est pas le cas », a-t-il poursuivi face aux relances de Gilles Bouleau. « Je suis habitué aux coups de sang de ceux qui souffrent et qui ne gagnent pas beaucoup d’argent ».

« Au-delà des revendications justifiées de nos agriculteurs, ce discours après qu’une bombe a explosé devant un bâtiment public à Carcassonne inquiète… La répression policière dépendrait donc des opinions du gouvernement et non plus du Droit », a ainsi commenté Pierre Niney, partageant l’extrait du JT en question.

Explosion dans un immeuble de la Dreal à Carcassonne

Le 19 janvier, un immeuble de la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal) à Carcassonne, vide et en travaux, avait été soufflé par une explosion. Un tag du Comité d’action viticole (CAV) a été retrouvé sur place. Cette action n’a pour l’instant jamais été condamnée par le gouvernement.

Le 24 janvier à Agen, des agriculteurs en colère avaient aussi incendié la façade de la préfecture et l’avaient arrosé de lisier. Et ce vendredi 26 janvier, c’est un bâtiment vide de la Mutualité sociale agricole (MSA) à Narbonne qui a été victime d’un incendie en marge d’une manifestation d’agriculteurs.

Depuis le début du mouvement de colère des agriculteurs, l’impression d’un « deux poids, deux mesures » n’a fait que s’amplifier. Un journaliste indépendant en avait donné une illustration en tournant des images où l’on peut voir des policiers escorter un cortège d’agriculteurs jusqu’à la préfecture d’Agen, où du fumier a été déversé à plusieurs reprises.

La gauche et les écologistes n’ont pas tardé aussi à s’indigner des diverses dégradations commises sous le regard bienveillant des forces de l’ordre.

« Il n’y a pas deux poids, deux mesures, on ne peut pas comparer les choses », a répondu Gérald Darmanin jeudi soir au 20 heures. « Les agriculteurs travaillent, et lorsqu’ils ont envie de démontrer qu’ils ont des revendications, (...) il faut les entendre. On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS (...) Il y a une grande compassion, une grande écoute à avoir avec les agriculteurs. »

VIDÉO - Pierre Niney explique les raisons de son départ de la Comédie Française