Les agriculteurs grecs entrent dans la danse pour la “justice alimentaire”

En Grèce non plus, “les tracteurs ne feront pas marche arrière”, titre le quotidien de gauche Efsyn en une de son édition du jour. Au lendemain des annonces faites par le gouvernement conservateur pour tenter de freiner la mobilisation des agriculteurs, ceux-ci ne semblent pas convaincus, et une nouvelle journée d’actions est prévue jeudi, alors que commence le Salon de l’agriculture de Thessalonique.

Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a promis d’accélérer le versement des aides financières aux agriculteurs et aux producteurs touchés par la tempête Daniel, en septembre 2023. “Trop peu, trop tard”, répondent ces derniers dans les colonnes du journal d’opposition.

“Il suffit de lire nos reportages de l’année dernière – sur l’huile d’olive devenue produit de luxe, sur la chaleur et les incendies, qui ont brûlé la production dans de nombreuses régions du pays – pour comprendre que les agriculteurs appelaient à l’aide bien avant de se mettre à crier depuis leurs barricades”, défend Efsyn.

Justice alimentaire

En plus des revendications communes aux agriculteurs de toute l’Europe – opposition aux traités de libre-échange, hausse des coûts liée à l’inflation, normes environnementales –, les agriculteurs grecs sont également victimes des conséquences du dérèglement climatique et des phénomènes météorologiques intenses et répétés, comme les incendies et les inondations, qui ont marqué l’année 2023. En septembre, la tempête Daniel a submergé le centre de la Grèce, considéré comme le grenier du pays.

“Le gouvernement conçoit les mobilisations du monde rural comme un bras de fer, et c’est injuste. Non seulement il dévalorise les agriculteurs, dégrade le secteur primaire et nourrit un profond mépris envers les citoyens, qui ont droit à une alimentation saine et abordable, mais il sous-estime aussi notre intelligence”, appuie le quotidien dans son éditorial.

“Si nous devions résumer la lutte des agriculteurs à travers l’Europe, nous choisirions seulement deux mots : ‘justice alimentaire’”, assène Efsyn. Mais “le gouvernement grec répond à l’anxiété par l’arrogance, à la véritable crise par de la communication”, conclut le journal, amer.

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