Agriculteurs : «Il faut harmoniser les coûts salariaux dans l’UE»

Des milliers d'agriculteurs ont manifesté place de la Nation, à Paris, le 3 septembre 2015.

Ces manifestants sont venus exprimer leur colère à Paris jeudi. «Libération» leur donne la parole.

Des milliers d'agriculteurs ont convergé vers la place de la Nation, à Paris, jeudi matin. Si leurs revendications sont diverses, leur énergie de contestation est commune.

Thierry, 50 ans, producteur laitier, Cantal

Photo Edouard Caupeil

Après dix ans de salariat comme électricien, l’Auvergnat, syndiqué à la FDSEA du Cantal, est devenu producteur laitier. Son exploitation compte quelque 350 vaches laitières (Prim Holstein) et allaitantes (Salers). Il exporte ses broutards (veaux) en Italie, Espagne, Turquie et aussi en Algérie. Pour pouvoir vendre ses bêtes dans ces deux derniers pays, Thierry doit adopter un protocole de vaccination très strict. «On est le pays le plus sécurisé au monde sur le plan sanitaire, lâche-t-il. Et en plus nous sommes assommés par les contraintes administratives.» Dernièrement, face aux difficultés financières de son exploitation, il a réussi à obtenir 23 000 euros de report d’annuités de la part de sa banque. Somme qu’il remboursera le mois prochain si sa trésorerie se porte mieux, notamment grâce aux aides européennes qu’il attend avec impatience.

Pourquoi il est venu manifester

«Depuis quelque temps, on perd 60 euros par tonne de lait (1 000 litres). Je vends 45 000 litres de lait par mois. Donc je perds 2 700 euros par tonne mensuellement. Résultat, je ne me paie que 1 200 euros chaque mois. Les raisons de la crise du prix du lait ? Apparemment, c’est le résultat de l’embargo russe. Mais je ne fais que répéter ce qu’on dit. Grâce à notre sénateur qui a tissé des liens sérieux avec la Turquie, je vends bien mes broutards dans ce pays. Ce qui me pénalise, ce sont les mises aux normes dictées par l’Europe et la France. Je pense que le gouvernement est pris au piège par son aile gauche. Et aussi qu’il est déconnecté de la réalité du privé. Il faut absolument harmoniser les coûts salariaux dans l’Union européenne.»

Guillaume, 32 ans, céréalier (...)

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