Agriculteurs : Bruxelles et le Parlement européen déjà paralysés par des centaines de tracteurs

Près d’un millier d’agriculteurs sont attendus ce jeudi dans la capitale belge, en marge d’un sommet des Vingt-sept.

La crise agricole européenne s’invite à Bruxelles ce jeudi 1er février, en marge d’un sommet des Vingt-sept au Parlement européen. Plusieurs centaines de tracteurs ont convergé dans la nuit dans la capitale belge, comme on peut le voir plus bas sur des images notamment partagées par le député européen RN Thierry Mariani.

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Les premiers tracteurs sont arrivés vers 6h, réveillant les habitants au son des klaxons, comme le rapporte RTLinfo.be. Certains sont sortis sur le balcon, quand d’autres couraient à côté des tracteurs pour les encourager.

Un périmètre de sécurité a été instauré autour du rond-point Schuman, tout proche du Parlement européen, et plusieurs axes routiers de la ville ont été fermés.

La principale confédération syndicale agricole italienne, Coldiretti, avait notamment annoncé se rendre à Bruxelles avec un millier de ses membres pour dénoncer « les folies qui menacent l’agriculture ».

Emmanuel Macron doit s’entretenir avant 10h avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au sujet du « futur de l’agriculture européenne », avait annoncé l’Élysée avant ce Sommet européen extraordinaire consacré au budget de l’UE et à l’aide à apporter à l’Ukraine.

Un point de la frontière bloqué par des agriculteurs français et belges

Les aides dégagées mercredi par le gouvernement français comme les concessions de la Commission européenne - sur les jachères et les importations ukrainiennes - n’ont pas semblé trouver grâce aux yeux de la profession, également mobilisée en Italie, Espagne et Allemagne.

Mercredi soir, des agriculteurs français et belges ont bloqué « ensemble » un point de la frontière, dénonçant « la distorsion de concurrence » entérinée par les accords de libre-échange, et réclamant « des annonces très fortes » ce jeudi.

Face à la grogne, la Commission européenne a proposé d’accorder pour 2024 une dérogation « partielle » aux obligations de jachères imposées par la PAC et envisage un mécanisme limitant les importations d’Ukraine (volaille, œufs et sucre).

Si Paris s’est félicité que Bruxelles ait « répondu aux demandes de la France », la dérogation intervient « tardivement » et les mesures sur les importations restent « insuffisantes », a regretté le Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l’UE.

« 29 substances actives (fongicides, insecticides, herbicides) encore utilisables en Ukraine sont interdites dans l’Union européenne », a rappelé mercredi la Confédération générale des planteurs de betteraves, inquiète de voir « les importations massives » de sucre « se poursuivre : 700 000 tonnes pour la campagne en cours contre 20 000 tonnes avant la guerre ».

Politique européenne trop complexe, revenus trop bas, inflation, concurrence étrangère, accumulation de normes, flambée des prix du carburant : les mêmes revendications se retrouvent dans la plupart des pays européens.

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