Agressions d'élus en marge du pass vaccinal, la majorité s'inquiète

La majorité s'inquiète des agressions contre ses élus en marge du pass vaccinal (Photo: HuffPost)
La majorité s'inquiète des agressions contre ses élus en marge du pass vaccinal (Photo: HuffPost)

POLITIQUE - Dernière agression en date: le garage personnel du député LREM de l’Oise, Pascal Bois, à Chambly, a été endommagé par un incendie mercredi 29 décembre dans la nuit, et des inscriptions hostiles possiblement liées au pass vaccinal taguées sur un mur d’enceinte de son domicile. Face à la pression, au gouvernement et à la tête de la majorité, on veut agir.

Matériellement ou sur les réseaux sociaux, les menaces de mort, les insultes et les actions violentes contre les députés de la majorité se multiplient dans un contexte de recrudescence de l’épidémie de Covid-19, de remplacement du pass sanitaire par le pass vaccinal, mais aussi face à la tension que suscite l’élection présidentielle à venir.

Recrudescence des menaces

Il y a quelques heures, c’était au tour de la députée des Yvelines, Aurore Bergé de dénoncer sur Twitter un compte qu’il appelait à la “tondre”. Après avoir interpellé le directeur du réseau social en France, le tweet a fini par être supprimé mais l’élue a néanmoins décidé de porter plainte.

Au même moment sur Facebook, le député du Doubs, Denis Sommer annonçait lui aussi porter plainte pour des menaces de mort. Ce n’était pas les premières qu’il recevait.

Mardi 28 décembre, une cinquantaine de députés LREM, Modem, mais également républicains, recevait un courriel les menaçant de mort. À l’intérieur y figuraient également leurs adresses personnelles et leurs numéros de téléphone fixe.

Ce n’est que le début, vous allez payer de votre sang les confinements, le passe sanitaire, et toutes les tentatives d’entraves à nos libertés

​, pouvait-on lire dans ce message.

Notre armée ne fait que grandir, les gens ont la rage de voir leur liberté violée, et le besoin d’actions punitives à votre encontre, mais aussi protectives au bénéfice du peuple, se fait incroyablement grand. Vous êtes le problème

​, y avait-il encore écrit.

Fin octobre encore, des élus de la majorité avaient déjà annoncé porter plainte après des menaces de mort liées à la politique sanitaire et vaccinale du gouvernement. Ces menaces faisaient directement référence au meurtre récent du député britannique David Amess, poignardé mi-octobre lors d’une permanence parlementaire.

Protection renforcée

La majorité ne compte pas se laisser faire. Tandis que les députés portent plainte de plus en systématiquement, le président LREM de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand a annoncé ce jeudi 30 décembre, qu’il fera un “point précis” en janvier avec les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Éric Dupond-Moretti. Sur RTL, il a précisé: “Avec le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur, je souhaite que, dès le mois de janvier, nous fassions un point précis sur l’état de ces situations”.

La veille, de son côté, Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer la protection des élus “dans le contexte de l’examen du projet de loi du pass vaccinal”. Dans un télégramme adressé aux préfets et consulté par nos collègue de l’AFP, le ministre de l’Intérieur a demandé de systématiser l’intégration des domiciles et permanences des élus dans les patrouilles de police et gendarmerie.

Il est également demandé aux gendarmes et aux policiers d’accompagner “avec soin les élus qui déposeraient plainte et de faciliter cette démarche en allant directement en mairie ou dans tout autre lieu de leur convenance”, comme le relève Europe 1.

Selon le courrier, le débat parlementaire relatif à ce nouveau projet de loi visant à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal est “susceptible de susciter des menaces voire des passages à l’acte contre les élus”.

Face à la recrudescence des menaces de mort à l’encontre des députés, une référente a également été désignée fin novembre au sein des services de l’Assemblée nationale pour “recueillir les signalements” et “conseiller” les élus dans leurs démarches éventuelles.

À voir également sur Le HuffPost: Le statut vaccinal des élèves accessible aux directeurs, “une mesure grave” pour l’opposition

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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