Agression de Samara: l'enquête administrative "ne peut établir" de "situation de harcèlement scolaire"

L'enquête administrative lancée par le ministère de l'Éducation nationale après l'agression de Samara à Montpellier (Hérault) "ne peut établir objectivement une situation de harcèlement scolaire à l’encontre" de la collégienne, peut-on lire dans le rapport publié ce mardi 30 avril. L'enquête n'a pas non plus permis d'identifier un "climat global humiliant et agressif parmi les élèves".

Selon ses conclusions, Samara rencontrait avant son agression "d’importants problèmes relationnels avec d’autres élèves qui trouvent essentiellement leur source sur les réseaux sociaux, et notamment via les comptes 'Fisha'".

"Il aurait été reproché à Samara par d’autres jeunes de les prendre en photo, de manipuler les photos afin de leur donner un aspect humiliant, dégradant ou insultant, avant de les faire circuler sur les réseaux. De faux comptes auraient également été créés sur les réseaux sociaux et Samara aurait été accusée d’en être à l’origine", est-il précisé.

Problèmes de comportement

Concernant les faits signalés par sa mère avant l'agression, les inspecteurs expliquent que chacune des situations a donné lieu à des entretiens, mais que la collégienne n'a jamais nommé ses harceleurs et a à chaque fois estimé que les faits étaient réglés. "Début juin 2023, la mère de Samara prévient par courriel la vie scolaire du collège de la circulation d’une photo insultante de sa fille à caractère sexiste et sexuel venant d’un compte Snapchat". Mais "Samara a été reçue sur ce sujet et aurait répondu que pour elle, c’était de 'l’histoire ancienne', du passé. Elle n’a pas révélé de nom à cette occasion et le collège n’a donc pas été en mesure d’identifier le responsable pour le sanctionner", expliquent les auteurs du rapport.

Le document fait par ailleurs mention d'une précédente agression physique, le 27 mars, tout en soulignant avoir "peu d'éléments" et "que ceux que l’enquête judiciaire pourra recueillir seront éclairant".

Concernant le profil de Samara, le rapport dresse le portrait d'une élève dont les résultats ont chuté à partir de la classe de cinquième, durant laquelle elle se fait remarquer par "de nombreuses absences" et "des problèmes de comportement".

Aucun manquement de la part du collège

"La mission n'a relevé aucun manquement fautif de la part du personnel de l'établissement", est-il également écrit dans le rapport. Sur France inter ce mardi matin, la ministre de l'Éducation Nicolle Belloubet a également défendu le personnel du collège Arthur-Rimbaud, estimant que "les équipes éducatives ont fait ce qu'elles pouvaient faire".

Concernant la chronologie du jour de l'agression, "rien ne corrobore les propos de la mère de Samara" qui accuse le collège d'avoir manqué de réactivité au moment des faits. La mère de la victime affirme notamment avoir appelé l'établissement pour "garder Samara à l'intérieur", ce que rejette le rapport.

"La petite Samara faisait l'objet d'un harcèlement", a maintenu ce mardi auprès de l'AFP l'avocat de la mère de l'adolescente, Me Marc Gallix. "Sur les faits, entendre dire qu'il n'y a aucune défaillance de la part du collège, pour la mère de Samara, c'est insupportable", a insisté Me Gallix, en dénonçant une "forme de corporatisme des enseignants".

La mère de la jeune fille est "très choquée" par les propos de Nicole Belloubet, "elle a l'impression que c'est une forme de trahison", a-t-il ajouté, affirmant que Samara n'a pas été entendue dans l'enquête administrative du ministère.

Article original publié sur BFMTV.com