Agression de Michel Zecler : plus de trois ans après les faits, l’enquête a enfin été bouclée

Photo d'illustration issue de la vidéosurveillance qui a filmé le passage à tabac de Michel Zecler par des policiers le 27 novembre 2020.
- / AFP Photo d'illustration issue de la vidéosurveillance qui a filmé le passage à tabac de Michel Zecler par des policiers le 27 novembre 2020.

JUSTICE - L’affaire est devenue emblématique de la lutte contre les violences policières en France. Trois après l’agression du producteur noir Michel Zecler par des policiers, les juges d’instruction chargés d’enquête ont déclaré avoir terminé leurs investigations, a appris l’AFP ce vendredi 17 mai de sources proches du dossier.

Cette nouvelle étape ouvre un délai théorique de trois mois pour le parquet de Paris et les parties pour faire connaître respectivement leurs réquisitions et observations ou demandes d’actes, avant la décision finale des juges d’instruction.

Un contrôle de police violent fin 2020

Le 21 novembre 2020, en début de soirée, Michel Zecler est passé à tabac dans son studio de musique parisien après un contrôle déclenché notamment à cause d’une supposée « forte odeur de cannabis ». L’enquête pour « violences » et « rébellion » de sa part est rapidement classée et Loopsider révèle cinq jours plus tard la vidéosurveillance contredisant la version policière initiale, déclenchant l’indignation jusqu’au sommet de l’État.

Placés en garde à vue, les policiers reconnaissent des coups injustifiés. Trois d’entre eux sont mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP) », avec plusieurs circonstances aggravantes dont celle de racisme, et pour « faux en écriture publique » par PDAP.

Parmi eux, un brigadier et un gardien de la paix âgés de 31 ans et 23 ans au moment des faits sont placés en détention provisoire, une décision rarissime pour des fonctionnaires de police. Ils avaient été relâchés sous contrôle judiciaire au bout d’un mois. Un quatrième policier est lui mis en examen pour violences volontaires par PDAP.

Possible circonstance aggravante pour racisme

Le 27 février dernier, dans ce dossier fondé sur des vidéos muettes, les deux juges d’instruction ont réuni deux des quatre policiers mis en examen ainsi que Michel Zecler pour savoir si les premiers ont bien qualifié le producteur de « sale nègre », ce qu’il affirme depuis le début malgré les dénégations des fonctionnaires.

Le maintien ou non de cette circonstance aggravante de racisme jusqu’à un possible procès est l’un des principaux enjeux de l’enquête.

Autre question : savoir si l’infraction criminelle de faux en écriture publique par PDAP est conservée, ce qui conduirait ce dossier jusqu’à la cour criminelle départementale de Paris, ou si elle est requalifiée en délit pour permettre un passage devant le tribunal correctionnel, une mesure fréquente.

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