Agression d'une infirmière dans un bus: un placement en détention provisoire requis pour deux adolescents

Une infirmière a été frappée mardi dans un bus à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) par deux adolescents auxquels elle avait demandé de mettre un masque - JOEL SAGET © 2019 AFP
Une infirmière a été frappée mardi dans un bus à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) par deux adolescents auxquels elle avait demandé de mettre un masque - JOEL SAGET © 2019 AFP

Les deux adolescents de 16 ans soupçonnés d'avoir frappé une infirmière qui leur avait demandé de mettre un masque mardi dans un bus à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) ont été présentés ce jeudi à un juge des enfants après deux jours de garde à vue, a appris BFMTV auprès d'une source judiciaire. Le parquet a requis leur mise en examen pour violences aggravées et demandé leur placement en détention provisoire.
Selon une source proche de l'enquête, les deux adolescents auraient porté des coups à l'infirmière après un différend verbal. L'un d'entre eux est connu des services de police pour extorsion et violences aggravées, tandis que l'autre individu n'a aucun antécédent judiciaire. Les images de vidéosurveillance captées à l'intérieur du bus ont été réquisitionnées par la police pour les besoins de l'enquête.

Cinq jours d'ITT prescrits à la victime

Présentant de "nombreuses plaies superficielles et contusions", l'infirmière avait refusé d'être prise en charge par les pompiers, a appris l'Agence France-Presse (AFP). Cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été prescrits.

Les agresseurs présumés ignoraient le métier exercé par cette passagère, selon la source proche de l'enquête.

"La vocation d'un soignant ne s'arrête pas aux portes de l'hôpital ou d'un cabinet. C'est précieux. C'est généreux. Cela nous protège tous. Honte et colère que cela puisse récolter en retour cette violence lâche et infâme. Soutien et affection pour cette infirmière", a twitté le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Plusieurs agressions dans les transports

Ces dernières semaines, les agressions liées au non-respect du port obligatoire du masque se sont multipliées, notamment dans les transports.

Le 10 juillet, Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, est mort après avoir été roué de coups et grièvement blessé à la tête. Il avait voulu contrôler le ticket d'une personne et avait exigé le port du masque pour trois autres passagers.

Le 31 juillet, un mineur soupçonné d'avoir frappé un conducteur de bus d'Orléans a été mis en examen pour "violence sur personne chargée d'une mission de service public".

La veille, une rixe avait éclaté dans un tram de Dijon entre des usagers et un conducteur de tram qui leur avait demandé de porter un masque.

Vendredi, dans le Val-d'Oise, trois hommes ont par ailleurs été mis en examen, dont deux pour violences aggravées, après l'agression à coups de bâton dans une laverie de Soisy-sous-Montmorency (Val-d'Oise) d'un homme qui avait demandé à un autre client de respecter le port du masque. L'agression avait été filmée par des caméras de vidéosurveillance, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé des images "insupportables".

Article original publié sur BFMTV.com