Agression antisémite à Paris : sorti de l’hôpital, le sexagénaire battu et insulté livre sa version de faits

Marco, 62 ans, a été agressé vendredi 1er mars à Paris alors qu’il sortait d’une synagogue.
Marco, 62 ans, a été agressé vendredi 1er mars à Paris alors qu’il sortait d’une synagogue.

FAITS DIVERS - Une agression en plein jour, aux portes d’une synagogue. La victime de l’agression antisémite dénoncée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ce samedi a livré son témoignage au micro de BFMTV ce dimanche 3 mars. Le visage marqué par les coups, le regard encore choqué de ce qu’il lui est arrivé, il explique qu’il s’était simplement « assis sur le rebord du trottoir, en sortant de la synagogue », ce vendredi en fin de journée dans le XXe arrondissement.

« J’ai vu passer une personne qui m’a regardé fixement, il avait l’air un peu excité. Il est repassé trois minutes après, il est venu vers moi et m’a dit : “c’est toi qui tues les gens à Gaza ?” », explique l’homme âgé de 62 ans. Perplexe, il explique avoir répondu qu’il « ne tue personne », « qu’il n’a jamais tué ».

Mais la rage de l’agresseur n’entend pas ces mots. « Il m’a frappé, il m’a mis des coups de poing, des coups de tête, et j’ai perdu connaissance », se remémore le sexagénaire, qui portait une kippa sur la tête au moment des faits. Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessous, il explique accepter de prendre la parole pour montrer « ce qui se passe à cette époque quand on est juif ».

L’agresseur, qui s’est enfui après les faits, n’a pas encore été arrêté. « Tout est mis en œuvre pour retrouver l’auteur de cet acte inqualifiable », avait indiqué Gérald Darmanin dans la soirée de samedi. Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs demandé aux préfets de renforcer les mesures de protection de la communauté juive, notamment autour des écoles et lieux de cultes, après les événements des derniers jours à Gaza.

Suite à son agression, le sexagénaire avait été transporté par les pompiers à l’hôpital. Ce dimanche, il explique que son nez est cassé, il garde plusieurs égratignures au visage et évoque des douleurs au niveau des joues et de la mâchoire. Mais ce n’est pas ce qui le marque le plus. « Je me sens frustré de ne pas avoir pu me défendre, je me sens humilié et rabaissé. J’ai plus mal de ça que de la douleur physique », souffle-t-il.

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