Agnès Buzyn mise en examen pour mise en danger de la vie d'autrui

L'ancienne ministre de la Santé est poursuivie devant la Cour de Justice de la République.

SANTÉ - C’est une première depuis le début de la crise du coronavirus. Une personnalité politique de premier plan, en l’occurrence Agnès Buzyn, a été mise en examen ce vendredi 10 septembre pour “mise en danger de la vie d’autrui”.

L’ancienne ministre de la Santé, qui a démissionné en février 2020 pour briguer la mairie de Paris, est poursuivie devant la Cour de Justice de la République (CJR). Cette instance est la seule habilitée à juger l’action de ministres pendant l’exercice de leurs fonctions.

La CJR avait ouvert une enquête en juillet 2020 après que neuf plaintes visant le gouvernement relatives à sa gestion erratique de la pandémie étaient recevables. L’ancien Premier ministre Edouard Philippe, Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran sont visés pour “abstention de combattre un sinistre”.

14.500 plaintes déposées

Depuis, d’autres plaintes ont été jugées recevables et jointes à l’enquête: 14.500 selon François Molins, procureur général près de la Cour de Cassation. Sont notamment critiqués le manque d’équipements de protection pour les soignants et pour la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.

Un certains nombre de ces accusations visent donc l’ex-ministre de la Santé, qui avait pris la parole à l’Élysée le 24 janvier 2020 pour dire: “Les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles.” Avant de préciser que cette analyse pouvait ”évoluer”.

Mais quelques jours après sa défaite électorale, alors que la France se confinait, elle créait un tollé en disant dans Le Monde du 17 mars 2020: “Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous.”

D’autres convocations attendues

“Aujourd’hui c’est une excellente opportunité pour moi de m’expliquer et de rétablir la vérité des faits. Je ne laisserai pas salir l’action du gouvernement, mon action en tant que ministre, alors que nous avons fait tant pour préparer notre pays à une crise sanitaire mondiale qui, je le rappelle, dure encore”, a-t-elle déclaré à la nuée de journalistes, accompagnée de son avocat Me Eric Dezeuze, peu avant son audition de ce vendredi 10 septembre.

Mais ses explications n’ont pas convaincu la CJR, qui, en mettant Agnès Buzyn en examen, donne un coup d’accélérateur à cette enquête. D’autres convocations visant des membres actuels ou passés de l’exécutif, parmi lesquels Olivier Véran ou Edouard Philippe, pourraient être lancées.

En parallèle de l’enquête sur le volet gouvernemental de la gestion de l’épidémie, des juges d’instruction du pôle Santé publique de Paris mènent depuis novembre 2020 quatre informations judiciaires distinctes pour examiner les responsabilités de l’administration de l’État, également mise en cause par plusieurs centaines de plaignants.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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