Les agents de l'Ofpra en grève pour défendre son "indépendance" menacée par la loi immigration

Les agents de l'Ofpra, l'agence en charge d'attribuer le statut de réfugié, doivent se mettre en grève et se rassembler mardi 14 novembre devant le Sénat qui votera solennellement ce jour-là le projet de loi immigration qui menace leur "indépendance", ont annoncé ce vendredi les syndicats de l'institution.

Il s'agit du deuxième débrayage en trois semaines de ces agents, dont plus de 250 étaient déjà grévistes le 26 octobre, pour dénoncer la "politique du chiffre" au sein de l'agence de l'asile, en premier lieu pour réclamer une baisse de 25% des objectif quantitatifs qui leur sont assignés.

Accélérer les procédures

Cette fois, à l'appel des syndicats ASYL et CGT-Ofpra, ces agents "cesseront à nouveau le travail" le 14 novembre et sont appelés "à se rassembler" à compter de 15 heures devant le Sénat qui examine depuis lundi le projet de loi du gouvernement. Celui-ci prévoit notamment une "réforme structurelle du système d'asile" afin d'accélérer les procédures, jugées trop longues et complexes.

"Déjà soumis à une pure logique comptable, et confrontés à la perte de sens de leurs missions, les agents de l'Ofpra refusent de voir l'indépendance de leur établissement (...) remise en cause et le service public de l'asile encore dégradé", ont écrit les syndicats dans un communiqué.

Atteinte à "l'indépendance de l'Ofpra"

"Au motif de rapprocher l'administration des demandeurs d'asile en région et d'instruire plus rapidement leurs demandes, ce projet de loi prévoit la création de pôles 'France Asile' directement rattachés aux préfectures. Ce faisant, il risque de placer l'introduction des demandes d'asile sous la tutelle des préfets, attentant ainsi à l'indépendance de l'Ofpra", craignent ces organisations.

Le Sénat, qui a adopté cette semaine une série de sévères durcissements de la réforme initialement proposée par le gouvernement, doit effectuer un vote solennel mardi sur l'ensemble du texte qui sera ensuite examiné par l'Assemblée nationale en décembre.

Article original publié sur BFMTV.com