Agamben, la vie prend formes

Nouvelles publications du philosophe italien, dans lesquelles il revient sur la question de l’œuvre d’art et sur la nature de la philosophie.

Loin est le temps où il interprétait l’apôtre Philippe dans l’Evangile selon saint Matthieu de Pasolini. Né à Rome, il avait alors 22 ans, et faisait ses études de droit, achevées l’année suivante, en 1965, par une thèse sur la pensée politique de Simone Weil. Aujourd’hui, Giorgio Agamben est l’un des plus importants philosophes en activité. Avant d’étudier la linguistique et la culture médiévale, il était passé de la jurisprudence à la philosophie, de façon peu banale : en écoutant Martin Heidegger, qui, invité par René Char, donnait au Thor, en Provence, ses séminaires sur Héraclite et Hegel, en 1966 et 1968. Pour son premier grand livre, Stanze : parole et fantasme dans la culture occidentale, Agamben travaille au Warburg Institute de Londres, puis enseigne à Paris, au Collège international de philosophie, à l’université de Haute Bretagne, à la New York University, est professeur d’esthétique à Macerata et Vérone, visiting professor à la Heinrich-Heine Universität de Düsseldorf et à l’European Graduate School de Saas-Fee (Suisse), enfin professeur de philosophie théorétique à l’Institut d’architecture de Venise. Son œuvre, de près de cinquante ouvrages - dont le foyer d’irradiation est constitué par les neuf tomes de Homo sacer (enquête généalogique sur les catégories du droit et de la théologie judéo-chrétienne, racines de la philosophie politique moderne, qui a coûté à Agamben vingt ans de travail) - est traduite en une vingtaine de langues, et est aussi influente en Europe qu’aux Etats-Unis.

Existence nue

D’une telle œuvre, il est impossible de «faire le tour». D’une part parce qu’elle introduit dans la réflexion contemporaine des catégories inédites, exigeant chacune une contextualisation : vie nue, forme de vie, puissance destituante, ban (à la fois bannissement, comme dans «banlieue», et bannière, enseigne du (...)

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