En Afrique, un Uber pour les tracteurs

L’application Hello Tractor a vu le jour au Nigeria en 2014. Elle est désormais disponible dans 14 pays, principalement sur le continent africain. L’idée est simple : mettre en relation des propriétaires de tracteur avec des petits agriculteurs qui ont en besoin, décrit un article du Mail & Guardian. Présenté comme le Uber des tracteurs, Hello Tractor s’inspire du modèle de l’entreprise mondiale de transport : pour réserver, il suffit d’un téléphone.

En Afrique, le manque de tracteurs est endémique. À l’échelle mondiale, on compte environ 200 tracteurs pour 100 km² de terres agricoles. En Afrique subsaharienne, ce chiffre tombe à 27. Grâce à l’application, un agriculteur peut demander, planifier et prépayer sa location de tracteur auprès de l’un des propriétaires présents sur la plateforme.

Le fondateur de l’application, Jehiel Oliver, qui a grandi dans l’Ohio, aux États-Unis, où l’économie repose en partie sur une agriculture intensive, a vite compris qu’un vaste marché était à prendre en Afrique, en raison du manque de “mécanisation” de l’agriculture dans le continent.

“Les agriculteurs dépendent principalement du travail manuel”, explique-t-il au quotidien sud-africain depuis le Kenya, où il réside désormais. Or, faute de matériel, “ils retardent souvent leurs semailles”. Des retards qui pèsent sur la productivité de leurs parcelles.

En outre, beaucoup de fermiers n’ont pas les moyens de se procurer un tracteur : “93 % des utilisateurs de l’application vivent en dessous du seuil de pauvreté, et près de 100 % d’entre eux sont des petits exploitants”, assure Jehiel Oliver.

Dans une région où les enfants sont souvent amenés à travailler auprès de leurs parents agriculteurs, Hello Tractor promet aussi des retombées sociales positives. En proposant aux agriculteurs une “solution mécanique”, ceux-ci auront moins recours à une main-d’œuvre infantile, jusque-là parfois privée d’école.

L’application est utilisée par “1 demi-million de petits exploitants agricoles”, qu’on trouve également en Jamaïque, au Pakistan ou au Bangladesh.

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