En Afrique du Sud, le “radical” Julius Malema se verrait bien en faiseur de rois

L’EFF (Economic Freedom Fighters, ouCombattants pour la liberté économique”) est, en termes d’intentions de vote, le troisième parti après l’ANC et l’Alliance démocratique. Alors que l’ANC risque de tomber en dessous de la majorité de 50 % pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, il y a trente ans, l’EFF et son leader, Julius Malema, 43 ans, pourraient être en position de faiseurs de rois. Une chance pour le chef et fondateur du parti, qui est visiblement décidé à la saisir.

La campagne de Julius Malema semble avoir surpris les observateurs sud-africains. Visiblement “bien financée”, selon le Daily Maverick, elle a été émaillée de panneaux d’affichage massifs dépassant par leur taille ceux de l’ANC. Mais c’est le changement même chez Julius Malema qui a le plus frappé les observateurs.

Se doter d’une stature d’homme d’État

Le Daily Maverick note également que le turbulent homme politique au béret (ou à la casquette) rouge, réputé pour ses diatribes et ses sorties intempestives, s’est imposé comme l’un des principaux prétendants à la campagne électorale”, affichant un ton plus pondéré et moins furieux que lors des campagnes précédentes. Le Daily Maverick rapporte même que, pour cette campagne, Julius Malema “a atténué sa rhétorique violente pour présenter une image plus réfléchie”, s’essayant même à des sorties humoristiques.

Julius Malema a également adouci son programme politique, traditionnellement d’extrême gauche, marxiste-léniniste et panafricaniste. Ainsi, souligne encore le Daily Maverick, le fondateur de l’EFF n’a pas mis en avant les éléments politiques les plus radicaux de son programme, tels que la nationalisation des mines ou des banques. Il a plutôt mis l’accent sur un programme visant à mettre en avant les collectivités locales ou à proposer une augmentation du salaire minimum. Tout est fait, conclut le Daily Maverick, pour asseoir sa stature d’homme d’État.

Une analyse que ne partage pas le Financial Times, qui observe de son côté que le programme de l’EFF est resté “radical”. Le quotidien économique britannique cite ainsi la mesure qui propose “de priver les riches de leurs terres, de saisir les actifs des sociétés minières et de consacrer les bénéfices à l’éducation, au wifi et à l’électricité gratuits, ainsi qu’à des cliniques médicales ouvertes 24 heures sur 24”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :