Une Afrique impuissante assiste à “l’enlisement continu du Soudan”

Depuis le 15 avril, des affrontements ont éclaté entre deux factions militaires rivales, dirigées par les deux hommes à l’origine du putsch d’octobre 2021. Il s’agit d’une part des Forces armées soudanaises (SAF), pilotées par le général Abdel Fattah Al-Burhan, au pouvoir après le putsch, et d’autre part, les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemeti”.

Si jusque-là l’essentiel des combats s’est déroulé dans la capitale, Khartoum, avec des habitants qui paient un lourd tribut, la guerre vient de prendre une autre ampleur, en gagnant deux nouvelles villes fortement peuplées [Al-Facher, au Darfour, et Al-Foula, dans le Kordofan, ont été, mi-août, le théâtre de combats à l’arme lourde]. Ce qui aggrave la situation pour les habitants de ces zones, qui accueillaient déjà les populations en détresse qui ont fui la capitale.

“500 enfants tués par la faim”

Selon Save the Children, organisation non gouvernementale, ce sont au moins 498 enfants, et probablement des centaines d’autres encore, qui sont morts de faim en quatre mois de guerre au Soudan. “Dans un pays où, avant la guerre, un habitant sur trois souffrait de la faim, des enfants meurent de faim alors que cela aurait pu être évité. […]. Nous n’aurions jamais imaginé voir autant d’enfants mourir de faim, mais c’est la nouvelle réalité du Soudan. Et la situation pourrait empirer, car Save the Children, incapable d’opérer au milieu des combats, a dû cesser de traiter 31 000 enfants souffrant de malnutrition. En mai, l’usine dont sortaient 60 % des traitements nutritionnels pour enfants a été détruite”, s’alarme le directeur de Save the Children au Soudan, Arif Noor, dans un communiqué rendu public mardi 22 août.

C’est dans l’impuissance que les États et institutions africains assistent, quatre mois après les premiers affrontements, à l’enlisement continu du Soudan, avec ce visage pernicieux au plan humanitaire. Depuis lors, et selon plusieurs médias internationaux, la crise a fait dans la capitale plus de 3 900 morts et poussé plus de 4 millions de personnes à la fuite. Pire, depuis le 18 août, les affrontements ont gagné deux villes fortement peuplées et jusqu’ici épargnées, Al-Facher et Al-Foula, contraignant les populations à fuir les massacres.

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