Afghanistan: Reprise mardi des discussions de paix avec les taliban sur fond de violences

AFGHANISTAN: REPRISE MARDI DES DISCUSSIONS DE PAIX AVEC LES TALIBAN SUR FOND DE VIOLENCES

KABOUL (Reuters) - Les représentants du gouvernement afghan et des taliban doivent reprendre leurs pourparlers de paix au Qatar après une pause de trois semaines, ont déclaré lundi des responsables, alors que les négociations sont menacées par de multiples affrontements et assassinats ciblés en Afghanistan.

Les discussions, qui doivent reprendre mardi, devraient porter sur des questions épineuses telles que le partage du pouvoir et un cessez-le-feu.

Les taliban ont refusé de reconnaître le gouvernement afghan du président Ashraf Ghani élu en 2019 et soutenu par les Etats-Unis et c'est une question qui devrait être abordée, a déclaré un membre de l'équipe représentant le gouvernement.

"Un gouvernement intérimaire est un sujet de discussion indéniable, car nous voulons un cessez-le-feu et les taliban ne sont pas prêts à en accepter un avec le gouvernement actuel", a déclaré Hafiz Mansoor à Reuters à Kaboul avant de partir pour le Qatar.

Un porte-parole des taliban n'a pas répondu aux demandes de commentaires.

Les négociations entre les représentants du gouvernement afghan et des taliban ont débuté en septembre à Doha, conformément à l'accord conclu en février par les Etats-Unis et les insurgés, qui prévoit le retrait du contingent américain de 12.000 hommes dans les 14 mois qui suivent.

Mais malgré l'amorce du processus de paix, les affrontements restent fréquents en Afghanistan, notamment à Kaboul.

Ces dernières semaines, des responsables gouvernementaux ont accusé les talibans d'être responsables d'une série de meurtres très médiatisés, notamment de fonctionnaires et de journalistes, et d'attentats à la bombe.

Le niveau de violence dans le pays a obligé les forces occidentales à intervenir de façon occasionnelle.

Lundi, le porte-parole des taliban, Zabihullah Mujahid, a déclaré que les forces américaines avaient mené des frappes aériennes contre les insurgés, dénonçant une violation de l'accord entre les deux parties.

Un porte-parole des forces américaines, le colonel Sonny Leggett, a déclaré que les frappes étaient défensives et ne constituaient pas une violation de l'accord, et a appelé à une diminution de la violence.

(Abdul Qadir Sediqi et Orooj Hakimi à Kaboul; Blandine Hénault pour la version française, édité par Nicolas Delame)