En Afghanistan, des crues catastrophiques font plus de 300 morts dans une seule province
CATASTROPHE NATURELLE - Dégâts monstrueux. Des crues subites dans la province de Baghlan, en Afghanistan, ont fait plus de 300 morts, selon un bilan provisoire établi ce samedi 11 mai par le Programme alimentaire mondial. Peu avant, une autre agence onusienne, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.
L’état d’urgence a été décrété dans les vastes régions où des rivières de boue ont soudainement englouti des milliers d’habitations et d’hectares de cultures, a annoncé le ministère de la Défense.
Les images qui viennent d’Afghanistan sont impressionnantes https://t.co/0C6QDR4jGL pic.twitter.com/HO7Guld5fl
— Bertrand SCHOLLER (@55Bellechasse) May 11, 2024
🔴Breaking: Flash floods ravage #Afghanistan, killing more than 300 people in Baghlan and destroying more than 1000 houses.
This has been one of many floods over the last few weeks, due to unusually heavy rainfall. WFP is now distributing fortified biscuits to the survivors. pic.twitter.com/X4AaBW5TIC— WFP in Afghanistan (@WFP_Afghanistan) May 11, 2024
Au moins 2 000 habitations détruites
« Plus de 100 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid » à Baghlan et « 100 personnes ont été tuées » dans celui de Burqa, avait annoncé en fin de matinée à l’AFP un responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), recensant plus de 2 000 maisons détruites.
L’OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrées dans six autres districts de Baghlan, toujours sur la base de chiffres fournis par l’ANDMA, l’Autorité nationale de gestion des catastrophes. Les autorités provinciales s’en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci « allait probablement augmenter ».
Le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi matin auprès de l’AFP, « des dizaines de morts » dans diverses provinces du pays, l’un des plus pauvres au monde. Il avait exprimé la veille « la profonde sympathie » des autorités aux victimes des inondations, citant sur X, outre la province de Baghlan, celles du Badakhshan (nord-est), Ghor (centre-ouest) et Hérat (ouest).
Distribution de nourriture et évacuations
Jan Mohammad Din Mohammad, un habitant de Pol-e Khomri, capitale de Baghlan, a expliqué à l’AFP que la maison qu’il avait bâtie de ses mains avait été totalement détruite. « On m’a appelé pour dire que ma maison était inondée », a dit cet homme de 45 ans, « le temps que j’arrive, je ne pouvais plus rien faire ».
« J’ai vu ma famille courir vers les collines. Ma maison et toute ma vie ont été emportées. C’était inimaginable ». Il a fait état de trois morts, dont deux enfants de huit et 16 ans, dans son quartier où les gens « ont beaucoup souffert ». « Je ne sais pas où amener ma famille », a-t-il ajouté au sujet de sa femme, leurs six enfants, sa mère et sa soeur handicapée.
Face à cette situation dramatique, les secours sont au pied de guerre. Le ministère de la Défense a indiqué samedi que « les opérations de distribution de nourriture, médicaments et kits de premiers soins aux victimes avaient démarré » dans le Nord-Est.
« L’armée de l’air a commencé à évacuer des habitants à la faveur de l’amélioration de la météo » et transféré plus d’une centaine de blessés dans des hôpitaux, a-t-il ajouté.
L’un des pays les plus vulnérables au changement climatique
Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d’autres provinces d’Afghanistan, l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique du monde, mais aussi l’un des plus mal préparés à ses conséquences d’après les scientifiques.
Depuis la mi-avril, des crues subites et des inondations ont déjà fait une centaine de morts dans dix provinces du pays et aucune région n’a été épargnée.
Elles ont également détruit des centaines de maisons et submergé de nombreuses terres agricoles dans un pays où 80 % des plus de 40 millions d’Afghans dépendent de l’agriculture pour leur survie. D’autant plus que Afghanistan a connu un hiver très sec rendant difficile l’absorption des pluies par les sols.
L’émissaire américaine pour l’Afghanistan, Rina Amiri, a écrit sur X : « mon cœur est avec les victimes des inondations en Afghanistan qui ont pris de nombreuses vies humaines et provoqué des dégâts importants ». Elle a demandé aux talibans « de s’atteler aux ravages causés par le changement climatique » dans le pays déjà dévasté par quatre décennies de guerre.
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