En Afghanistan, bouilloire ou papillon pour la présidentielle ?

Une Afghane pendant un meeting du candidat à la présidentielle Abdullah Abdullah, à Charikar, le 20 mars 2014.

Le 5 avril, les citoyens afghans illettrés pourront désigner leur candidat d'après les symboles utilisés pendant la campagne.

Zalmai Rassoul a choisi une radio, une allusion à la démocratie et à la liberté de la presse. C’est par ce symbole que l’ancien ministre des Affaires étrangères et l’un des trois favoris à l'élection présidentielle afghane, sera représenté samedi sur les bulletins de vote. Ses sept rivaux, prétendants à la succession d'Hamid Karzaï, auront eux aussi une image à côté de leur nom et de leur photo sur les bulletins de vote. Avec un taux d'illettrisme qui dépasse les 70%, l'administration est obligée, comme au Pakistan, en Egypte, au Bangladesh ou en Inde, de tenir compte des électeurs analphabètes.

Les choix des candidats, qui pouvaient proposer leurs symboles à la Commission électorale indépendante, organisatrice du scrutin, sont parfois mystérieux : de l’humble bouilloire au sacro-saint tapis de prière en passant par la chaise de bureau, le lion féroce ou le papillon délicat, tout est possible. A cinq jours de la présidentielle, les murs du pays sont recouverts d'images.

Un scrutin à risques

Ashraf Ghan, économiste jugé proche des Américains qui a longtemps travaillé pour la banque mondiale, est un des autres favoris de troisième scrutin depuis la chute des talibans fin 2001. Il a choisi de garder le symbole qu’il avait utilisé lors de sa précédente campagne : un Coran, un choix qui n’est pas anodin dans un pays aussi dévot que l’Afghanistan, même s'il ne lui avait pas apporté la victoire en 2009. Son challenger, Abdullah Abdullah, s’est satisfait du stylo et de la feuille de papier que le Commission lui a attribués, les jugeant symbole de culture, de pensée, de compétence et de civilisation.

La présidentielle se jouera avant tout sur le taux de participation, qui n’avait pas dépassé 40% lors de l’élection de 2009. Il pourrait encore chuter cette année, les talibans ayant annoncé qu'ils feraient tout pour (...)

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