Affluence, recettes, impact environnemental, licenciés... Le grand bilan chiffré de la Coupe du monde de rugby 2023

Si l'échec des Bleus en quart de finale de la Coupe du monde 2023 face à l'Afrique du Sud a refroidi les supporteurs français, la compétition aura rapporté 14 millions d'euros à l'Etat selon l'étude publiée, ce jeudi 23 mai, par le cabinet indépendant Ernst & Young.

Le rapport, commandité par le ministère des Sports et World Rugby, porte sur les dépenses et les recettes générées par l'événement qui a eu lieu du 8 septembre au 28 octobre dans les dix villes hôtes. Précision importante, nous souffle-t-on: il ne s'agit en aucun cas d'une analyse financière de l'événement organisé par le GIP France 2023.

425.000 visiteurs étrangers

Au fil des 46 pages de l'étude, EY déroule une succession de chiffres: 2,4 millions de billets vendus (contre 2,5 millions pour la Coupe du monde 2015 en Angleterre et 1,7 million en 2019 au Japon), 425.000 visiteurs étrangers (contre 613.000 à l'Euro de football 2016 en France), 481 millions d'heures de visionnage cumulé sur la compétition.

Le Mondial a donc aussi rapporté à l'Etat français. Alors que l'organisation de la compétition a coûté 70 millions d'euros de dépenses publiques, les recettes fiscales (provenant essentiellement de la TVA) s'élèvent à 84 millions d'euros.

Le tourisme: principale source de recettes... et d'émissions de gaz à effet de serre

Au-delà de l'Etat et des villes hôtes, l'événement a aussi rayonné dans d'autres régions françaises, selon l'étude. 39% des impacts économiques générés par la Coupe du monde ont été captés par des territoires comme la Loire (pour la visite de ses châteaux), la Normandie (pour les plages du Débarquement), le Bordelais, la Bourgogne ou l'Alsace (pour leurs vignobles) ou encore la Côte d'Azur ou la côte atlantique (notamment La Rochelle et l'Île de Ré).

Le tourisme est d'ailleurs le principal facteur de recettes de la Coupe du monde. C'est aussi la plus grosse source d'émissions de gaz à effet de serre puisque 94% de l'impact carbone de la compétition est dû aux transports et principalement aux voyages en avion. Des voyages qui se sont multipliés à cause de la durée de la compétition (près de deux mois), incitant les supporteurs (pour beaucoup européens) à faire des allers-retours entre les matchs de leur équipe.

Des enseignements pour les Jeux de Paris

Le rapport souligne que l'impact carbone de la Coupe du monde de rugby 2023 est trois inférieur à celui de l'Euro 2016. Essentiellement parce qu'il n'a pas fallu construire de nouvelles infrastructures pour accueillir les rencontres.

L'événement a servi de répétition (bien que miniature) aux Jeux de Paris 2024. La délégation interministérielle aux grands événements sportifs mène un programme de 13 études d'impact autour des JOP et est en lien avec tous les acteurs du Mondial de rugby. Une attention particulière a notamment été portée sur l'accessibilité des stades après le fiasco de la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France.

Le défi de l'accès des supporteurs aux stades

De nombreux supporteurs anglais avaient justement raté le coup d'envoi d'Angleterre-Argentine lors du premier week-end de la compétition, le 9 septembre dernier au Vélodrome de Marseille. Des blocages et de longues files d'attente avaient été constatées à l'entrée du stade. Des problèmes d'accès ont aussi été observés à Bordeaux pour Irlande-Roumanie.

La Coupe du monde aura en tout cas boosté les inscriptions dans les clubs de rugby. Selon le rapport, on observe une augmentation de 12% des licenciés en France entre février 2023 et février 2024. Chez les femmes, on monte à 18% de licenciées supplémentaires.

Article original publié sur RMC Sport