Affaire Xavier Dupont de Ligonnès: dix ans de mystère et plus de 1000 fausses pistes

Xavier Dupont de Ligonnès - BFMTV
Xavier Dupont de Ligonnès - BFMTV

La quiétude de l'abbaye de Saint-Michel-en-Brenne, dans l'Indre, a été troublée d'une manière inhabituelle il y a environ deux semaines. Les forces de l'ordre ont pénétré la bâtisse du VIIè siècle à la recherche d'un homme tristement célèbre: Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté du meurtre de son épouse et de leurs quatre enfants en 2011.

Selon une information du Journal du Dimanche, confirmée à BFMTV, l'opération s'est déroulée après le signalement d'une personne pensant l'avoir aperçu dans cet édifice religieux considéré comme un fief intégriste hébergeant des soeurs carmélites. Cette abbaye est par ailleurs connue pour avoir accueilli Paul Touvier, chef de la milice lyonnaise durant l'occupation par l'Allemagne nazie.

Des signalements en cascade

La piste est jugée crédible par les enquêteurs qui connaissent le passé très pieux de Xavier Dupont de Ligonnès. Il a grandi dans une famille traditionnaliste, sa mère a créé un groupe de prières qui rassemble de nombreux fidèles. Parmi eux, il pourrait y avoir des complices potentiels, estiment les enquêteurs. Mais, une nouvelle fois, l'opération se solde par un échec.

Depuis la disparition de ce Versaillais, installé à Nantes, les policiers ont reçu plus de 1000 signalements qui ont à chaque fois débouché sur des fausses pistes. Selon des sources policières, les signalements affluent lorsque l'affaire est à nouveau évoquée dans les médias. Des pistes qui font l'objet de vérifications.

"Dans la mesure où l'on n'a pas d'éléments prouvant qu'il est mort ou vivant, les indices qui pourraient amener à un lieu de résidence, de refuge, doivent être étudiés, commente ce mardi sur BFMTV Alain Vasquez, ancien enquêteur à la brigade criminelle. Dans cette affaire, les informations arrivent de toute part. L'enquêteur doit faire les vérifications car laisser une zone d'ombre, c'est une erreur professionnelle."

Plusieurs monastères fouillés

Plusieurs monastères ont ainsi été fouillés, suspectés d'abriter le fugitif. C'est le cas en 2011 d'une abbaye du Vaucluse où XDDL avait séjourné à la fin des années 1980 et qui se situe à seulement 40 km du Pontet, le village où il s'était arrêté dormir durant les premiers jours de sa cavale, dans la nuit du 12 au 13 avril 2011. Echec pour les enquêteurs qui se heurtent à des bénédictins assurant ne pas avoir vu leur suspect.

Sept ans plus tard et 180 km plus loin, c'est le monastère de Roquebrune-sur-Argens qui est visé par une descente de police. En 2017, des fidèles du monastère Saint-Désert-des-Carmes signalent la présence d'un moine ressemblant à Xavier Dupont de Ligonnès. Mais là encore, la piste reste vaine.

Article original publié sur BFMTV.com