Affaire Vasarely – L’artiste utopiste et ses rejetons

Victor Vasarely, lors de l'inauguration de sa fondation près d'Aix-en-Provence, le 14 février 1976.  - Credit:- / AFP
Victor Vasarely, lors de l'inauguration de sa fondation près d'Aix-en-Provence, le 14 février 1976. - Credit:- / AFP

« L'affaire Vasarely », comme la presse va appeler cette histoire infernale d'héritage démêlée par les tribunaux pendant trois décennies, n'existerait pas sans une famille. Ou plutôt sans la désunification d'une famille, qui a laissé la porte ouverte aux escrocs et profiteurs de tout poil, appelés à accorder les différends, arbitrer les jalousies, face à un capharnaüm d'œuvres d'art. Sans compter les millions promis à celui qui parviendrait en premier à mettre le grappin dessus.

L'idéologie du patriarche, la caution de la mère, la querelle des fils, tels Abel et Caïn, entretenue par leurs épouses, forgeant deux clans rivaux. Autant d'éléments pour nourrir « l'affaire ».

 - Credit: ©  Pierre Vasarely
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Victor et Claire Vasarely dans le village de Gordes, en 1955  © Pierre Vasarely

La fondation : tout donner à voir

Au tout début, il y eut la lumière d'une bonne intention. Un jour d'octobre, après avoir âprement débattu de la question avec son épouse, Claire, dans leur maison de Seine-et-Marne, le peintre hongrois Victor Vasarely, 66 ans, prend une décision ferme : il aura sa fondation. « Il est plus noble de donner à tout le monde que d'accaparer tout pour soi et pour ses proches », écrit-il dans un texte qu'il intitule « Mon projet, 1972 ». Ce manifeste d'utopie artistique – Victor restera toute sa vie un fervent communiste – croise la forme testamentaire, puisqu'il y est aussi question de succession. « Quant à la part de nos enfants », y lit-on également, il leur reviendra les « œuvres, cr [...] Lire la suite