Affaire Taha Bouhafs: l'une des 2 accusatrices de l'ex candidat LFI retire son témoignage

L'épilogue d'une affaire qui avait agité la campagne des législatives sur les bancs de La France insoumise? L'une des accusatrices du très éphémère candidat Taha Bouhafs a retiré son témoignage contre le journaliste, qui était accusé de violences sexuelles, d'après des informations de L'Express, confirmées par l'AFP.

L'ex-candidat LFI de la 14e circonscription du Rhône, avait retiré sa candidature le 10 mai dernier, avant que, le lendemain, le parti ne justifie ce retrait par des soupçons d'agressions sexuelles.

"J'ignore ce dont on m'accuse"

Mi-mai, le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles du mouvement, saisi "d’un témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles", assurait qu'une enquête interne avait été ouverte et le jeune homme avait "été confronté aux accusations dont il faisait l’objet".

Silencieux dans les semaines qui avaient suivi, le jeune homme avait pris finalement la parole en juillet dans une lettre ouverte diffusée sur les réseaux sociaux. Le journaliste avait dit "ignorer" ce dont on l'accusait et n'avoir "jamais été confronté aux accusations".
Taha Bouhafs reprochait encore à LFI de ne pas lui avoir permis de se défendre face à ces accusations de "violences sexuelles".

"Nous ne sommes pas un tribunal"

"Nous ne sommes pas un tribunal, nous sommes une organisation politique dont les décisions en matière de violences sexistes et sexuelles relèvent de la précaution et de la protection des membres de notre mouvement et non pas d’une décision de justice à laquelle nous ne pourrons jamais nous substituer", lui avait dans la foulée répondu LFI dans un communiqué de presse, ajoutant que "Taha Bouhafs pourra être entendu par nos instances".

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon avait encore argué de sa "volonté de confidentialité" des plaignantes.

Dépression et licenciement

Dans un communiqué que Taha Bouhafs a relayé sur Twitter vendredi soir, ses avocats Maîtres William Bourdon, Vincent Brengarth et Raphaël Kempf prennent "acte du retrait d'un témoignage dans cette 'procédure' politique, dès le départ, viciée par son absence de tout caractère contradictoire, et dont nous n'avons obtenu, à ce jour, aucun élément factuel".

Ils appellent encore à ce que "l'acharnement cesse" pour que leur client "de 25 ans qui ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire puisse reprendre une vie à peu près normale". D'après eux, Taha Bouhafs qui a été licencié dans la foulée de cette affaire du Média, une chaîne web proche de LFI, n'a pas retrouvé de travail et a traversé "une grave période de dépression".

Article original publié sur BFMTV.com