Affaire Rubiales: "Le personnage privé est apparu en public", la présidente de la Liga féminine enfonce encore Rubiales
"Les limites ont été dépassées." La président de la Liga féminine Beatriz Álvarez Mesa, a vivement critiqué Luis Rubiales, le président de la fédération espagnole, après son baiser forcé à Jennifer Hermoso. Celle qui dirige le championnat féminin espagnol depuis 2021 révèle que l'image publique apparue au grand jour lors de la scène qui fait scandale n'est que le reflet de la personne que Luis Rubiales est en privé.
"Il ne s'agit pas seulement du fait du baiser"
"J'ai honte de l'image mondiale que donne le football espagnol à cause du comportement inacceptable du président de la Fédération royale espagnole de football. Je reçois d'innombrables appels et messages de footballeuses, d'entraîneuses, de dirigeantes et de collègues, même d'autres ligues mondiales, qui sont choquées par ce qui s'est passé, écrit-elle. Il ne s'agit pas seulement du fait du baiser, mais du comportement général dans la loge VIP, sur le terrain, dans les vestiaires, ou lorsque quelques heures après un tel comportement, le président de la Fédération a osé insulter publiquement toutes les personnes qui ont critiqué une attitude aussi répugnante."
"Je voudrais profiter de cette occasion pour dire que je fais partie de ce groupe honorable "d'idiots, d'imbéciles, de crétins, de couillons et de trous du c**", comme le Président nous a décrits sur la Cadena Cope. Un groupe que des milliers de personnes rejoignent minute après minute, non seulement en Espagne mais dans le monde entier", ajoute la dirigeante de la Liga féminine.
"Je ne suis pas surprise"
"Malheureusement je ne suis pas surprise de cette attitude ou du comportement inapproprié du président de la RFEF dans sa façon de procéder et de s'adresser aux gens. Ce n'est pas quelque chose d'isolé et encore moins de spontané. L'agressivité, l'arrogance et le mépris permanent ont toujours été présents dans les relations personnelles et institutionnelles. Ce qui s'est passé, c'est que le personnage que beaucoup d'entre nous connaissent en privé est apparu en public."
Beatriz Álvarez Mesa estime qu'il est "impardonnable que le plus grand succès de l'histoire du sport féminin espagnol soit terni à jamais par les actions du président de la RFEF, qui a volé la vedette aux seules personnes qui la méritent : les footballeuses." "Le gouvernement espagnol comprendra certainement que ces actions, et d'autres, nuisent à l'image de l'Espagne et à la candidature à la Coupe du monde 2030."
"La façon dont le gouvernement espagnol agira restera dans l'histoire"
Elle s'adresse enfin à l'exécutif pour lui demander plus de fermeté qu'il n'en a montré jusqu'à présent: "J'aimerais penser que pour le ministre Miquel Iceta (ministre de la Culture et du Sport), il ne suffira pas de demander "pardon". CAR CE N'EST PAS LE CAS. Ni le gouvernement espagnol ni le président du Conseil Supérieur du Sport ne peuvent se contenter de faire profil bas ou de passer sous silence une nouvelle action qui a irrémédiablement porté atteinte à notre sport. Sinon, ils manqueraient de respect à des milliers de femmes et de jeunes filles qui se sont battues pour leurs rêves, ainsi qu'à tous les supporters qui, hier, ont soutenu leur équipe nationale et leur pays."
"En tant que présidente du football professionnel féminin, en tant qu'ancienne footballeuse et en tant que femme, j'ai l'obligation, la responsabilité et le droit de dire que le football, le sport espagnol et les footballeuses méritent beaucoup plus, et qu'il y a des limites à ne pas dépasser. Et elles ont été dépassées. Cela restera dans l'histoire du sport mondial, et la façon dont le gouvernement espagnol agira également."