Affaire Polanski : qui est Valentine Monnier?

Pour surmonter le traumatisme, Valentine a vécu dans le déni. Elle aurait souffert d’amnésie dissociative

Los Angeles, fin août 1975. Roman Polanski déjeune avec Warren Beatty au restaurant de l’hôtel Beverly Wilshire. Ce luxueux écrin est un refuge pour les deux hommes: Beatty y loue un penthouse à l’année et Polanski y dort chaque fois qu’il passe dans cette ville maudite. «Valentine Monnier est entrée pour saluer Roman, raconte aujourd’hui Catherine Paganessi. Elle l’a embrassé, ils ont discuté pendant trois minutes en souriant. Ils se connaissaient.» Cette ancienne amie de Valentine, comme de Roman, dévoile la scène en ouvrant grand les yeux, sa manière de signifier son incompréhension face aux accusations portées par Valentine Monnier quarante quatre ans plus tard. «Je n’étais pas dans le chalet de Gstaad, certes, mais des retrouvailles si chaleureuses m’étonnent, peu de mois après avoir subi un viol tellement violent.» Elle ajoute: «Valentine avait évoqué Gstaad sans sous-entendre quoi que ce soit de suspect.»

Paganessi se remémore sa rencontre avec Polanski au début du mois chez Mr Chow, cantine asiatique courue de la faune hollywoodienne. Le réalisateur l’invitera à luncher en compagnie de Dustin Hoffman. Que de bons moments! C’est en boîte de nuit, au Pips, que Catherine tombe sur Valentine qui, elle, la conviera à passer plusieurs jours à Atherton, banlieue de San Francisco où son petit ami est étudiant. Catherine se rappelle un souci de visa, le besoin urgent de filer à Tijuana pour sortir des Etats-Unis qui lui permet aujourd’hui d’être catégorique sur la date de leur rencontre avec Polanski. Les tampons sur les vieux passeports qu’elle sort de son sac l’attestent. D’une famille d’industriels du textile alsaciens, Valentine Monnier a grandi dans la vallée de la Bruche qu’elle quitte à l’adolescence, quand(...)


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