Affaire McKinsey : Véran nie tout « abus » (à l’inverse de Bruno Le Maire)

Pour l’ex-ministre de la Santé, le gouvernement n’avait « vraiment pas le choix » de faire autrement qu’avec les cabinets de conseil.

POLITIQUE - Couac il en coûte. Alors que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a reconnu dans le week-end des « abus » et une « dérive » sur le recours aux cabinets de conseil de la part de l’exécutif, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a choisi de réfuter sans détour ce diagnostic.

« Je ne sais pas ce que c’est qu’une dérive ou un abus. Je sais que quand j’ai eu besoin de rattraper l’Allemagne dans la campagne vaccinale (contre le Covid-19, ndlr), j’ai fait appel à une entreprise qui venait de conseiller l’Allemagne dans l’élaboration des centres de vaccination », a justifié ce lundi 28 novembre sur France Inter l’ancien ministre de la santé.

« Ce n’est pas que je dis que je ne suis pas d’accord ou non » avec Bruno Le Maire, c’est que dans la crise Covid, « on n’avait vraiment pas le choix », a-t-il poursuivi.

En mars 2022, un rapport accablant du Sénat avait chiffré le recours croissant aux cabinets de conseil privés : plus d’un milliard d’euros en 2021 au sein des ministères et des opérateurs publics. « Je le reconnais bien volontiers, je pense que nous sommes allés trop loin », a admis Bruno Le Maire ce dimanche 27 janvier sur le plateau de Dimanche en politique sur France 3.

« On avait sans doute trop pris l’habitude de dire que l’administration n’est pas capable de faire ce travail et qu’on va l’externaliser. Je pense qu’il y a eu une dérive », avait-il ajouté. Une analyse que ne partage pas Olivier Véran, qui a toutefois rappelé que le chef de l’État a lui-même appelé à « réduire la voilure sur les contrats passés avec les cabinets privés ».

Un contre-pied qui intervient alors que le Parquet national financier a ouvert deux informations judiciaires portant sur la campagne d’Emmanuel Macron, en lien avec le cabinet de conseil McKinsey. L’une pour « minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne » et l’autre sur un éventuel « favoritisme et recel de favoritisme » impliquant ledit cabinet de conseil.

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