Affaire Leroux-Agnelet : une disparition, des procès et un lourd secret

Agnès Leroux, disparue en 1977 à 29 ans. A droite, son amant condamné pour sa disparition, l'avocat Maurice Agnelet avec son fils aîné Guillaume, au début des années 1980.  - Credit:Prod
Agnès Leroux, disparue en 1977 à 29 ans. A droite, son amant condamné pour sa disparition, l'avocat Maurice Agnelet avec son fils aîné Guillaume, au début des années 1980. - Credit:Prod

C'est l'histoire d'un déni. Celui d'un crime, dont on a soupçonné un homme pendant plus de quarante ans. Un suspect qui sera condamné puis acquitté puis à nouveau condamné, mais qui n'avouera jamais. Et qui, au détour d'une phrase, lâchera comme une confidence à son fils de 15 ans, ce lourd secret : « Tant qu'ils ne retrouvent pas le corps, ils ne peuvent rien. Mais moi, le corps, je sais où il est… »

Cet homme, c'est Maurice Agnelet, soupçonné de la disparition et du meurtre d'Agnès Leroux en 1977, sur fonds d'affaire crapuleuse à Nice, où se déroule « la guerre des casinos ». Agnès, 29 ans, sensible et idéaliste, est la troisième des quatre enfants de la riche famille Leroux, propriétaire du palais de la Méditerranée, que lorgnent le maire de la ville Jacques Médecin et les mafieux italiens.À LIRE AUSSI Versini-Campinchi – Pourquoi Maurice Agnelet est innocent

Maurice Agnelet, avocat vivotant, se met au service des voyous et va pousser Agnès Leroux, dont il est l'amant, à voter contre sa famille afin que le casino soit vendu. Pour sa « trahison », la jeune femme encaisse 3 millions de francs qu'elle dépose sur un compte commun avec Agnelet. Quelques mois après, elle disparaît. Elle ne sera jamais retrouvée. Les millions, eux, sont transférés par l'avocat sur son compte personnel.

Pour cette disparition restée mystérieuse, Maurice Agnelet va bénéficier d'un non-lieu en 1985, d'un acquittement en 2006, d'une condamnation en appel à vingt ans l'année suivante [...] Lire la suite