"Si j'avais été là...": la colère et le regret du seul survivant de la famille assassinée au Grand-Bornand en 2003

"Si j'avais été là...": la colère et le regret du seul survivant de la famille assassinée au Grand-Bornand en 2003

Il témoigne pour la mémoire de sa famille. Mario Leblanc, le fils de Graziella Ortolano, assassinée avec son mari Xavier Flactif et leurs trois enfants en 2003 lors de la tuerie du Grand-Bornand, est revenu sur cette affaire lors d'un entretien diffusé dans l'émission Sept à Huit ce dimanche 7 avril, sur TF1.

Il est celui qui avait donné l'alerte de leur disparition, après être arrivé pour les vacances devant leur chalet du Grand-Bornand, en Haute-Savoie, et avoir trouvé porte close. Dès le départ, Mario, alors âgé de 14 ans, ne "croit pas du tout" à la thèse d'une fuite de la part de la famille, un temps étudiée par les enquêteurs. "Je connais ma mère. Même s'ils avaient dû fuir pour X ou Y raisons, elle aurait trouvé un moyen pour me prévenir", assure-t-il.

"Si j'avais été là"

Après des mois d'enquête, David Hotyat, locataire d'un chalet appartenant au couple assassiné, avait fini par avouer les meurtres commis le vendredi 11 avril 2003. Mario Leblanc dit avoir beaucoup pensé à ce qu'il serait arrivé s'il avait été sur place. "Je devais arriver normalement le vendredi, c'est ce que ma mère voulait", explique-t-il à TF1. Mais son père avait refusé que le collégien rate une journée de cours.

"C'est toujours cette pensée de: 'si j'avais été là, peut-être que j'aurais pu en faire sortir certains'", relate-t-il.

David Hotyat a également indiqué aux enquêteurs avoir brûlé et enterré les corps de la famille Flactif dans une forêt de Haute-Savoie, où des restes humains ont effectivement été découverts. C'est alors, en septembre 2003, que Mario Leblanc s'"effondre": "parce que là, c'est bon, j'ai compris ce qu'il se passait".

"Aucune excuse" au procès

"Ma question maintenant, c'est: 'comment on en arrive là?'", dit-il à TF1. "Je ne comprends pas ce qui amène à tuer deux personnes et trois enfants par jalousie, par envie, par haine, je suis dans toutes ces questions à ce moment-là". David Hotyat avait évoqué comme mobile la jalousie qu'il ressentait face à la réussite matérielle du père de famille, Xavier Flactif.

Il a été condamné en 2006 à la prison à la perpétuité. Un procès lors duquel Mario Leblanc regrette de n'avoir obtenu "aucune excuse, aucun regard" de la part d'Hotyat.

Après avoir voulu "tout garder, jamais pleurer, toujours être droit", Mario Leblanc a connu un "contre-coup" au début de sa vingtaine. Il enchaîne alors les soirées, tente de se "vider la tête" avec des drogues... Mais aujourd'hui, Leblanc vit "normalement": "je fais tout ce que je peux pour devenir quelqu'un dont ma mère aurait été fière".

En 2025, David Hotyat pourra, après 22 ans de détention, formuler une demande de remise en liberté. "Il va être dehors, il aura purgé sa peine, moi je serai encore en train de purger la mienne", affirme Mario Leblanc.

Article original publié sur BFMTV.com