Disparition d'Estelle Mouzin: pour le père de la fillette, "maintenant on sait qui c'est"

Éric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin (au centre de l'image), en janvier 2018 à Guermantes. - Thomas Samson
Éric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin (au centre de l'image), en janvier 2018 à Guermantes. - Thomas Samson

Le père d'Estelle Mouzin estime désormais qu'"on sait qui" a enlevé et tué sa fille et attend que Michel Fourniret, entendu mardi par la justice, dise "où est Estelle", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Maintenant on sait qui c'est. Il faut qu'il dise où est Estelle, c'est la seule chose importante", a dit Eric Mouzin.

Interrogé sur les errements de l'enquête, au cours de laquelle la piste Fourniret a été plusieurs fois refermée, le père de la fillette a jugé que ce n'était pas "le moment des règlements de comptes".

L'"Ogre des Ardennes" entendu depuis mardi

En janvier 2018, quinze ans après la disparition de sa fille à Guermantes en Seine-et-Marne, Eric Mouzin avait déposé plainte contre d'Etat pour "faute lourde" en raison de sa "mauvaise gestion" de l'enquête - 85 tomes de procédures, 85.000 pages, huit juges d'instruction, des investigations inexploitables en raison de l'absence de procès verbaux de synthèse...

La semaine dernière, l'ex-épouse du tueur en série, Monique Olivier, 71 ans, a accusé devant la juge d'instruction Michel Fourniret d'avoir séquestré et tué la fillette de 9 ans à Ville-sur-Lumes dans les Ardennes en 2003, livrant des détails inédits.

Parallèlement , l'ADN partiel d'Estelle Mouzin, mêlé à d'autres traces, a été identifié récemment sur un matelas saisi en 2003 dans la maison de Ville-sur-Lumes, selon Me Richard Delgenes, l'avocat de Monique Olivier.

Une enquête faite d'errements

Souvent fuyant ou elliptique dans ses réponses, "l'Ogre des Ardennes" est entendu depuis 10 heures par la magistrate Sabine Kheris, qui a repris les investigations depuis 2019 et obtenu d'importantes avancées dans cette enquête longtemps dans l'impasse. L'audition doit se poursuivre mercredi.

Mardi, les avocats du tueur en série, qui est en partie passé aux aveux et a été mis en examen en novembre dernier pour "enlèvement et séquestration suivis de mort", ont toutefois appelé à la "prudence".

"Les informations diffusées dans la presse à notre grande surprise doivent être abordées avec prudence et les plus grandes précautions pour le respect de la présomption d'innocence", a déclaré à des journalistes Me Vincent Nioré en arrivant au tribunal de Paris avec Me Cédric Labrousse, une vingtaine de minutes avant le début de l'audition de leur client.

Article original publié sur BFMTV.com