Affaire Cahuzac : la grande débâcle du gouvernement Hollande

D’ex-ministre du budget, Jérôme Cahuzac est devenu le “Lügen-Minister”, le ministre des mensonges, pour le Spiegelonline. L’affaire Cahuzac c’est, ni plus ni moins, “la plus grande débâcle possible en terme de crédibilité pour un gouvernement socialiste qui a commencé son mandat avec l’ambition d’être ‘un modèle de morale’ ”, écrit de son côté Die Welt. “Le tout Paris politique était démonté mardi soir”, ajoute encore le quotidien allemand.

Au Royaume-Uni aussi, c’est la stupéfaction : “l’Ancien Monsieur impôt français (…) à l’origine des coupes drastiques des dépenses publiques”, le ministre qui “luttait contre l’évasion fiscale”, “le Monsieur propre” du gouvernement socialiste, admet finalement avoir eu un compte caché en Suisse et “plonge le gouvernement Hollande dans la crise”, écrit the Daily Telegraph. “La vertigineuse chute de Cahuzac va saper les efforts du gouvernement socialiste pour se démarquer du gouvernement de centre-droit de Nicolas Sarkozy dont plusieurs collaborateurs, à commencer par Sarkozy lui même, ont été mis en cause dans des scandales de corruption”, commente le Financial Times. Et au final, c’est le Front national qui récoltera probablement les fruits de cette affaire, conclut le journal de la City, le FN ayant toujours présenté les deux principaux partis politiques français comme aussi corrompus l’un que l’autre.

Pour The Independent, l’affaire Cahuzac a des points communs avec un autre scandale, britannique : “Les aveux de Cahuzac ressemblent quelque peu à la confession [récente], après des années de déni, de l’ancien ministre de l’Energie Chris Huhne, qui avait manigancé avec sa femme Vicky Pryce [aujourd’hui séparée de l’ancien ministre] pour ne pas perdre des points pour ses excès de vitesse”. Le quotidien rapporte que l’affaire française serait liée au difficile divorce de l’ex-ministre du budget d’avec sa femme Patricia Cahuzac.

De son côté, El Pais explique aux Espagnols qu’il s’agit là “d’un nouveau revers politique pour le président socialiste le plus impopulaire” qui avait promis une république “irréprochable”. Le quotidien rappelle que la démission il y a quelques jours de l’ancien ministre démontrait alors “que la politique française maintenait un niveau d’exigence éthique supérieure à celle de ses voisins du sud”.

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