Affaire Briefcam : qu'est-ce que la vidéosurveillance algorithmique ?

L’utilisation du logiciel Briefcam (vidéosurveillance algorithmique) par la police pousse la Cnil à contrôler les services du ministère de l’Intérieur. Explication du fonctionnement de ces algorithmes de surveillance de l’espace publique.

A la suite des révélations du média Disclose, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (la Cnil) a annoncé le mercredi 15 novembre 2023 qu’elle contrôlerait le ministère de l’Intérieur sur l’utilisation du logiciel de vidéosurveillance algorithmique Briefcam.

Briefcam : un logiciel utilisé en secret par la police depuis 2015

En effet, le 14 novembre, le média Disclose révélait que la police municipale utilisait, depuis 2015, un logiciel de vidéosurveillance algorithmique (VSA) conçu par la société Briefcam. Ce logiciel permet de suivre un individu sur un réseau de caméras à l’aide de données tel que le numéro de plaque d’immatriculation, la couleur des vêtements ou encore par reconnaissance faciale. L'utilisation d’un tel logiciel aurait dû être déclaré auprès de la Cnil, ce qui ne fut pas le cas.

Une loi récente, du printemps 2023, a éclarcit le flou juridique encadrant ces logiciels de surveillance en autorisant leur expérimentation à l’approche des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Cette loi exclut, par son article 7, l’utilisation de la reconnaissance faciale. Or, selon Disclose, les services de surveillance de la police auraient utilisé cette fonctionnalité. C’est devant ces révélations que la Cnil a annoncé le 15 novembre un contrôle visant le ministère de l’Intérieur.

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