Affaire Borrel : l'Etat français rechigne à plaider contre lui-même

Elisabeth Borrel, la veuve de Bernard Borrel et son avocat, Olivier Morice, à Paris le 19 juin 2007.

Un arrêt de la cour d'appel a condamné l'Etat à payer les honoraires de la veuve du juge Borrel, assassiné en 1995 à Djibouti dans l'exercice de ses fonctions.

Il est question de «protection fonctionnelle». Et des honoraires d'Olivier Morice, avocat de la veuve de Bernard Borrel, magistrat assassiné en 1995 à Djibouti dans l'exercice de ses fonctions, alors qu'il était détaché auprès du ministère local de la justice, au nom de l'amitié franco-djiboutienne. Honoraires colossaux, plus de 100 000 euros par an, mais conformes à une affaire hors norme. Le 8 juin, la cour d'appel de Paris a condamné l'Etat français à honorer sa promesse de financer la défense d'Elisabeth Borrel, elle-même magistrate. Outre le versement de 128 000 euros à Me Morice pour ses honoraires impayés, l'Etat français devra lui verser symboliquement 2 500 euros supplémentaires pour procédure déplacée.

Double jeu de l'Etat français

Pour la grande histoire, la messe est dite, fut-ce à retardement : le juge Borrel a bel et bien été assassiné – c'est le troisième cas sous la Ve République, après les juges Michel et Renaud. Un communiqué du parquet de Paris l'a finalement proclamé en juillet dernier : «Une nouvelle expertise vient confirmer l'origine criminelle de son décès.» Elisabeth Borrel mesure le chemin parcouru durant plus de trente ans : «Immédiatement, les autorités djiboutiennes et françaises avaient communiqué de concert pour affirmer que mon mari s'était suicidé. Nous sous sommes heurtés pendant des années à des obstacles considérables liés à la raison des deux Etats, djiboutien et français, qui ont fait obstacle à la recherche de la vérité.» Désormais les choses sont claires : le juge Borrel ne s'est pas immolé par le feu tout en sautant du haut d'une falaise… «Fractures du crâne non typique d'une chute», «brûlures liées au déversement d'un produit inflammable sur un corps recroquevillé», résume le parquet. Reste (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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