Affaire Bastien Vivès: pour la ministre de la Culture, la colère contre l'auteur est "légitime"
La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a dit jeudi à Angoulême trouver "légitime" la colère contre l'auteur de bande dessinée Bastien Vivès, accusé de promouvoir la pédopornographie dans certains ouvrages et d'avoir tenu des propos misogynes.
"Il y a eu une réaction légitime contre une attitude qui était inacceptable", a déclaré à la presse la ministre, qui visitait le Festival international de la BD. Une exposition où Bastien Vivès s'apprêtait à afficher des dessins inédits devait s'y tenir.
Mais mi-décembre, alors que des autrices de BD et des associations de lutte contre la pédopornographie clamaient leur hostilité à cet hommage, la direction a annulé à contrecœur cette exposition.
"Propos inacceptables"
"Bastien Vivès, en tant qu'homme, a eu quand même des propos inacceptables", a souligné Rima Abdul Malak. "Il a pris à la légère des sujets extrêmement graves. Il a eu des propos insultants sur les réseaux sociaux qui sont en eux-mêmes très condamnables".
"C'est normal, quelque part, que ces propos qu'il a tenus aient provoqué ce tollé, même des années plus tard quand ils ont été ressortis. Parce qu'ils sont inacceptables, il l'a reconnu lui-même", a insisté la ministre.
Mais elle a redit qu'elle aurait préféré voir l'exposition s'ouvrir comme prévu.
"La difficulté c'est que ça s'est mélangé avec une exposition que personne n'avait vue (...) On ne saura jamais ce qu'il y avait dedans. Moi je trouve ça regrettable que les sujets se soient mélangés", a-t-elle expliqué.
Le débat continue dans la société
"Les choses ont eu lieu à un rythme tellement rapide que ce débat, finalement, n'a pas pu se tenir. Mais il continue dans la société", s'est-elle félicitée.
"J'aurais été curieuse de voir quels autres dessins il allait présenter dans un cadre comme les 50 ans du Festival d'Angoulême. On ne le saura pas. Mais il a quand même eu une attitude qui n'a pas facilité les choses", a-t-elle conclu.
Début janvier, une enquête préliminaire pour diffusion d'images pédopornographiques a été ouverte à l'encontre de Bastien Vivès et de deux maisons d'édition ayant publié ses ouvrages mêlant mineurs et pornographie, Glénat et Les Requins Marteaux.