Adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne : les 27 s’accordent pour ouvrir les négociations

Volodymyr Zelensky et Charles Michel lors d’une conférence de presse commune à Kiev en novembre.
SERGEI SUPINSKY / AFP Volodymyr Zelensky et Charles Michel lors d’une conférence de presse commune à Kiev en novembre.

UNION EUROPÉENNE - Un accord après des heures de discussions. L’Union européenne a décidé, ce jeudi 14 décembre à Bruxelles, d’ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, une décision qui semblait jusqu’ici hors d’atteinte à cause du refus obstiné de la Hongrie… qui s’est finalement abstenue lors du vote.

Il s’agit d’un « signal clair d’espoir pour les citoyens de ces pays et pour notre continent », s’est félicité le président du Conseil européen Charles Michel, en annonçant la nouvelle sur X (ex-Twitter) au premier jour d’un sommet des dirigeants des 27.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement salué une « victoire pour l’Ukraine » et « toute l’Europe ». « Une victoire qui motive, inspire et rend plus fort, a-t-il ajouté dans un message sur X. L’Histoire est écrite par ceux qui ne se lassent pas de se battre pour la liberté. »

L’UE a également décidé d’accorder le statut de pays candidat à la Géorgie et d’ouvrir, sous conditions, des négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine.

Une décision « insensée » pour Viktor Orban

La Commission européenne avait préconisé en novembre l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine, comme avec la Moldavie, deux pays qui ont obtenu le statut de candidat à l’UE en juin 2022, quelques mois après le déclenchement de la guerre par Moscou.

Mais le Premier ministre hongrois Viktor Orban y est fermement opposé. Il a en fait annoncé jeudi, au moment où l’UE annonçait son accord, qu’il s’était abstenu lors du vote. « La Hongrie ne veut pas partager la responsabilité » de ce choix « insensé » des 26 autres pays, a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook.

« Orban n’était pas dans la salle quand le texte a été adopté, c’était convenu avec lui », a expliqué à l’AFP un diplomate européen ayant requis l’anonymat. « C’est une solution pragmatique (…) Le signal politique est donné », a-t-il poursuivi.

La décision a donc pu être prise sans aucune opposition de la part des dirigeants de l’UE : en se retirant de la pièce au moment crucial, Viktor Orban a de facto refusé d’utiliser son droit de veto.

Au moment où les nuages s’accumulent au-dessus de l’Ukraine

Quelques heures plus tôt, il martelait encore son refus d’accepter que l’Ukraine ouvre des négociations en vue de rejoindre l’Union européenne. « Il n’y a aucune raison de discuter quoi que ce soit, car les conditions n’ont pas été remplies », avait-il lâché dès le début du sommet. Le dirigeant nationaliste hongrois s’oppose aussi à un soutien budgétaire de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine.

Le président ukrainien attendait, tout comme des millions d’Ukrainiens, un signal d’encouragement des Européens, alors que les nuages s’accumulent au-dessus de Kiev. Sa contre-offensive militaire n’a pas produit de percée décisive et l’aide occidentale, indispensable à l’effort de guerre, est bloquée.

Au moment même où débutait le sommet crucial de Bruxelles, Vladimir Poutine, lui, affichait par contraste sa confiance dans une victoire russe. « Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions », a affirmé le président russe.

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