Adèle Haenel: près de 200 militantes dénoncent une "violente campagne sexiste" après ses propos sur les retraites

Après avoir essuyé de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, Adèle Haenel fait l'objet d'une tribune de soutien. Près de 200 militantes et organisations signent un texte publié ce vendredi dans le JDD pour dénoncer la "violente campagne sexiste" subie par l'actrice française depuis son intervention filmée lors d'une réunion publique à l'université Paris 8, le 20 février.

"Orchestrée par la fachosphère, de CNews à Valeurs actuelles, et ses alliés traditionnels, l’offensive a donné lieu à un déluge de propos sexistes contre la comédienne: insultes, remarques sur son physique, tentatives de décrédibilisation", énumère cette tribune, signée notamment par Annie Ernaux, Céline Sciamma et Assa Traoré.

L'actrice de 34 ans, César 2015 de la meilleure actrice pour Les Combattants, s'était jointe à une réunion publique organisée par le collectif Du Pain & Des Roses, branche de l’organisation politique d'extrême gauche Révolution Permanente.

Elle y avait affiché son soutien "en tant que féministe" "à la grève et aux grévistes" mobilisés contre la réforme des retraites, appelé à la mobilisation, et avait dénoncé un gouvernement "composé de violeurs".

Des "stratégies misogynes qui ne sont pas nouvelles"

Très vite, des remarques visant le physique de la jeune femme ont commencé à pulluler sur Twitter. Trois jours après l'intervention, Révolution Permanente avait pointé du doigt sur son site "un torrent de propos réactionnaires". La tribune du JDD dénonce aujourd'hui "des stratégies misogynes qui ne sont pas nouvelles lorsqu'une femme s'exprime politiquement".

"La violence des propos contre la comédienne reflète aussi la crainte que suscite, dans le monde des puissants, le fait qu'une artiste reconnue internationalement, ayant reçue plusieurs César dont celui de meilleure actrice, puisse choisir un autre camp", poursuit la tribune.

Les signataires concluent en appelant à la mobilisation le 8 mars prochain, Journée internationale des droits des femmes, afin de joindre combat féministe et lutte contre la réforme des retraites.

Adèle Haenel a souvent affiché ses convictions féministes. Elle a elle-même déclaré, en 2019, avoir été victime de violences sexuelles de la part du réalisateur Christophe Ruggia lorsqu'elle était mineure. Quelques mois plus tard, elle avait quitté la salle des César en pleine cérémonie lorsque le prix de la meilleure réalisation avait été décerné à Roman Planski, lui-même accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes.

Article original publié sur BFMTV.com