Actions contre des œuvres d'art: pour Rousseau, "il faut entendre le message qu'il y a derrière"

Sandrine Rousseau invitée de BFM Politique ce dimanche. - BFMTV
Sandrine Rousseau invitée de BFM Politique ce dimanche. - BFMTV

Quelques jours après une nouvelle action de militants écologistes contre une œuvre d'art, La Jeune Fille à la Perle de Vermeer au musée Mauritshuis de La Haye, Sandrine Rousseau estime, ce dimanche, dans BFM Politique, qu'"il faut entendre le message qu'il y a derrière".

"Je ne ferais pas [ce type d'action, ndlr] et je n'encouragerais pas un jeune à le faire, mais il faut entendre le message qu'il y a derrière. À force d’avoir des espèces d'indignation sur la méthode, on ne se pose pas la question du fond, qui est centrale aujourd'hui", a-t-elle expliqué sur notre antenne.

La députée EELV de la 9e circonscription de Paris a souligné que les actions contre les œuvres d'art étaient "nombreuses dans l'histoire militante et activiste", rappelant que les suffragettes avaient tailladé la Vénus à son miroir de Velasquez en 1914 pour obtenir le droit de vote.

"Ils ne l'auraient pas fait sans vitre"

Lors des dernières actions, les militants "ont agi en sachant qu'il y avait une vitre, ils ne l'auraient pas fait sans vitre, il n'y a donc pas de dégradation d'une œuvre d'art", a-t-elle poursuivi.

"On considère qu'une œuvre d’art est un bien collectif, précieux et très important pour l'humanité, la planète est un bien collectif, précieux et très important pour l'humanité", a affirmé l'écologiste. Après deux ans à manifester tous les vendredis et à prendre la parole en public, à travers Greta Thunberg, les jeunes "tentent d'autres actions", analyse-t-elle.

Avant d'ajouter: "La question qu'ils posent, et que je pose aussi, c'est: 'Comment on fait pour prendre conscience de la gravité de la situation?'"

"Emmanuel Macron est climatosceptique"

Face au réchauffement climatique qui s'annonce plus grave que prévu "selon tous les rapports scientifiques", Sandrine Rousseau s'est montrée inquiète et a souhaité lancer un appel:

"Quand est-ce qu'on réagit? Quand est-ce qu'on se bouge? Quand est-ce qu'on pense que le plus important n'est pas de garder notre voiture mais de préserver notre planète? Quand est-ce qu'on pense que le plus important est de préserver la vie de nos enfants plutôt que de mettre de l'eau dans des piscines artificielles?"

La députée s'est dit "très malheureuse" depuis qu'elle est à l'Assemblée nationale "car l'ensemble des lois passées ne bouge rien du système dans lequel nous sommes". Or, il faut, selon elle, "réussir" à changer radicalement la société dans laquelle nous vivons. "Aujourd'hui je ne sais plus comment faire, on a quelques mois pour réagir", a-t-elle poursuivi, avant d'accuser Emmanuel Macron et son gouvernement d'être "climatosceptique".

"Nous n'avons pas de plan de sobriété. Le seul que l'on a consiste à éteindre les lumières des stades un demi-heure plus tôt", a tancé l'écologiste, taclant au passage "les polaires" récemment portés par des membres du gouvernement pour alerter sur les efforts à faire en matière de sobriété énergétique.

Sandrine Rousseau a déclaré regretter "l'absence de perspective écologiste développée par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne dans l'ensemble de leurs discours".

Article original publié sur BFMTV.com