Acid, le youtubeur qui questionne la Belgique sur le poids des influenceurs

Le jeune homme en couverture de Knack s’appelle Acid – Nathan Vandergunst, de son vrai nom. Et pour comprendre pourquoi, selon l’hebdomadaire flamand, “nous devons le prendre au sérieux”, il faut revenir sur les épisodes précédents.

En 2018, le jeune Sanda Dia meurt lors d’un bizutage étudiant. Quatre ans plus tard, les 18 membres du cercle étudiant, appelé Reuzegom, seront condamnés à des amendes de 400 euros, à des dommages et intérêts et jusqu’à 300 heures de travaux d’intérêt général, mais sans que leur casier judiciaire en pâtisse.

Une partie du public flamand y voit la marque d’une justice de classe qui ferait peu de cas du sort d’un étudiant métis, fils d’ouvrier, et se montrerait clémente vis-à-vis des membres, blancs et bourgeois, du cercle Reuzegom. Parmi ceux qui s’indignent figure Acid, un youtubeur très populaire, qui dénonce le verdict et entreprend de révéler les noms et adresse de certains Reuzegommers – ce que les médias, qui ont préservé l’anonymat des prévenus, “n’osent pas faire”. Il déclenche ainsi une volée de menaces en ligne et une flopée d’avis négatifs au sujet du restaurant des parents d’un ancien Reuzegommer qui n’était pas concerné par l’affaire.

Acid comparaissait devant la justice ce mois-ci. Pour éviter l’effet de sens que représenterait selon lui une peine à des travaux d’intérêt général, son avocat en a écarté la possibilité. Le 22 février, l’influenceur a été condamné pour harcèlement à trois mois de prison avec sursis, à une amende de 800 euros et à 20 000 euros de dommages et intérêts. Contrairement aux Reuzegommers, il a désormais un casier judiciaire. “Les réactions du public ont été encore plus fortes qu’après le verdict ‘léger’ des Reuzegommers”, constate Knack, devant la “gloire” qui auréole le youtubeur aux plus de 600 000 abonnés.

Signe des temps

Car après le procès, Acid a ouvert une cagnotte à l’intention de ceux qui voudraient l’aider à s’acquitter de sa peine. Le lendemain, elle atteignait 150 000 euros. “C’est presque historique, s’exclame le journal : le public a rendu la peine inoffensive. Les abonnés d’Acid l’ont placé au-dessus de la loi. C’est une bonne nouvelle pour l’influenceur, mais c’est aussi une nouvelle preuve que cette société vit une crise profonde”.

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